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Pr Joseph Tanden Diarra de l’UCAO-UUBA : « Le miraculé »’ de la reproduction sociale

Entre renoncements, persévérance et dépassement de soi, il se définit lui-même comme un « miraculé » de la reproduction sociale. Un récit inspirant pour des étudiants en quête de modèles et de sens. C’était ce mardi 25 novembre 2025 dans la salle de conférence de ladite université, en face des étudiants.

 Fidèle à sa tradition, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire de Bamako (Ucao-UUBa) a tenu son hebdomadaire conférence ce mardi 25 novembre 2025, à 10 heures. C’était dans la salle de conférence de l’établissement avec comme invité Père et Professeur Joseph Tanden Diarra pour partage d’expérience avec les étudiants, particulièrement ceux de la filière Journalisme et Communication. Suivons la trajectoire du ‘’rescapé’’.

Originaire d’une famille modeste de Touba, en pays Bo, Tanden Diarra à l’état civil avant son baptême a présenté un parcours jalonné de gloire, mais également de difficultés.

Très rapidement, après l’école catholique de son village, le petit séminaire de Togo (sur la route de Mopti), le moyen séminaire du lycée Prosper Kamara (Bamako) et le grand séminaire de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), les points saillants de l’expérience de Joseph Tanden Diarra apparaissent, émergeant de réalités familiales et sociales difficiles.

Vicaire puis curé de la paroisse de Tominian entre 1983 et 1990, il a ”la chance d’être choisi par les évêques du Mali pour préparer la visite du Pape Jean-Paul II au Mali en janvier 1990. Suivra la phase des études postuniversitaires à l’Institut catholique de Paris où il décroche, en 1994, une maîtrise en Sciences Sociales et un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) en Histoire de l’Afrique, Option peuplement et identité.

Mais, entre-temps, épisode fort inspirant pour les étudiants, il a dû prendre une décision difficile en rompant avec ses habitudes silencieusement destructrices –l’alcool et la cigarette- à travers une cure de désintoxication, entre décembre 1992 et février 1993, après avoir participé aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de Denver aux USA et visité la Terre Sainte. Aussitôt de retour au Mali, Pr. Joseph Tanden Diarra est alors le premier missionnaire non expatrié à être nommé Secrétaire général de la C.E.M. (Conférence Episcopale des évêques du Mali) qu’il pilota jusqu’en 2003. Symbole de détermination et surtout d’excellence, ce poste ne dissipe pas son rêve de thèse, à laquelle il s’était inscrit avant de quitter Paris. Le revoilà donc en France, cette fois dans la région d’Orléans, pour rédiger cette thèse qu’il soutiendra le 6 avril 2006 avec mention très honorable et les félicitations du jury. Aussitôt rentré au Mali une nouvelle fois, il a la confiance des évêques pour jeter les bases du l’Ucao-UUBa (Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire de Bamako).

Le pari était loin d’être gagné, mais il fallait compter avec la fertile imagination de l’homme. Grâce à son engagement, l’Ucao-UUBa croît en passant d’une filière –Sciences de l’Éducation- à trois, avec la mise en route des filières Sciences Juridiques et Sciences de la Communication et du Journalisme. Mais, Joseph Tanden, le ‘’miraculé’’ de la reproduction sociale, d’après lui-même, en allusion à ces personnes qui font exception à la théorie sociologique selon laquelle « nous sommes le produit » du milieu qui nous a donné naissance, poursuit son ascension et se retrouve, en 2012, à la présidence de l’Ucao de Bobo-Dioulasso. Deux ans et demi après, il est à Ouagadougou où il est nommé Recteur de l’Ucao pour deux mandats de trois ans. C’est la consécration. Cependant, fatigué, stressé et malade au terme de la cinquième année(2020), il demanda à Rome de le libérer de ses fonctions. Pourtant, rétabli de ses maladies au bout de deux mois, l’universitaire passionné emprunte le chemin de l’écriture. Trois ouvrages voient le jour, deux d’histoire sur Diby Silas Diarra (correspondance d’un bagnard et Au nom de tous les siens, Diby Silas Diarra, un héros solitaire et oublié ? et un essai « Je ne crois plus comme avant ») aux éditions La Sahélienne et Yèrèdon. C’est d’ailleurs l’écriture et un peu d’enseignement, au sein de l’Ucao et au Grand Séminaire Saint Augustin de Samaya, qui constituent aujourd’hui l’essentiel de ses activités.

De ce parcours inspirant, plusieurs leçons peuvent être tirées pour éclairer la lanterne des étudiants. D’abord, seul l’effort paie : d’une famille modeste et déshéritée du pays Bo au rectorat de l’Ucao, ‘’le travail, la volonté, beaucoup de renoncements, la grandeur d’âme’’ et la persévérance furent le principe. Ensuite, tous les parcours n’apportent pas toujours des millions, mais la sagesse et la connaissance de l’homme. Une autre grande leçon à retenir de cette conférence dans un Mali en crise de valeurs est le sens de la responsabilité et du devoir bien fait, comme l’a affirmé l’invité du jour : ‘’Je me suis toujours vu comme un homme de devoir. Quand on me confie une responsabilité, je tiens à la remplir jusqu’au bout’’.

Ce parcours inspira à Michel Dara et Marie Augustine Togo, tous deux étudiants en Licence 3, les qualificatifs de ‘’parcours exceptionnel plein de sagesse’’. Celle-ci a dit avoir été surtout marquée par sa persévérance et sa résilience. Comme quoi, la réussite ne relève jamais du hasard…

 

Moriba Camara

 

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