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Mali : des organisations paysannes exigent l’arrêt des pesticides interdits en Europe

À travers une déclaration intitulée « Stop aux pesticides dangereux», elles dénoncent l’utilisation persistante en Afrique de substances chimiques pourtant interdites en Europe en raison de leur toxicité avérée.

Les signataires affirment leur engagement pour une transition agroécologique et biologique, tout en tirant la sonnette d’alarme sur ce qu’ils qualifient de « scandale sanitaire et environnemental ». Selon la déclaration, plusieurs pesticides classés parmi les plus dangereux, notamment les néonicotinoïdes tels que l’Imidaclopride, la Clothianidine ou le Thiaméthoxame interdits dans l’Union européenne depuis 2018 continuent d’être massivement exportés vers les marchés africains. Ces produits se retrouvent au Mali, parfois par des voies illégales, exposant agriculteurs, consommateurs et écosystèmes à des risques graves. «Ce qui est interdit ailleurs ne peut être acceptable ni en Afrique ni au Mali », insistent-elles.

Les organisations rappellent que ces substances sont à l’origine de nombreuses intoxications ainsi que de maladies chroniques comme des cancers, des troubles neurologiques, des problèmes de fertilité, des malformations congénitales ou encore l’affaiblissement du système immunitaire. Les groupes les plus touchés, selon elles, incluent les enfants, les femmes enceintes et les travailleurs agricoles, quotidiennement exposés à ces produits toxiques.

Au-delà des risques sanitaires, l’impact écologique est tout aussi préoccupant. Les pesticides interdits entraînent la dégradation des sols, l’appauvrissement de la biodiversité, la disparition massive des abeilles et pollinisateurs, ainsi que la pollution des rivières et nappes phréatiques. Une situation qui compromet la sécurité alimentaire du pays et freine les efforts de transition écologique initiés par les autorités maliennes. Les organisations dénoncent par ailleurs une « injustice environnementale », estimant que l’Afrique ne doit pas devenir un «déversoir » pour des produits jugés trop dangereux pour les populations européennes.

Dans leur déclaration, elles formulent une série de demandes fortes à l’adresse de l’Union européenne, qu’elles exhortent à interdire la production de pesticides déjà bannis sur son territoire et dont les fabricants continuent pourtant l’exportation vers l’Afrique. Elles appellent également à mettre fin à toutes les exportations de pesticides extrêmement dangereux (HHP), notamment ceux prohibés en Europe.

 Transition vers une agriculture biologique et l’agroécologie

S’agissant des autorités maliennes, les organisations demandent un renforcement strict des contrôles douaniers, la sanction des importateurs illégaux, ainsi que la mise en place d’un système d’information et d’alerte accessible aux producteurs, y compris dans les langues locales. Elles plaident également pour un soutien accru à la transition agroécologique et à l’agriculture biologique, notamment par le développement de bio-intrants et le renforcement du Système participatif de garantie (SPG). Une autre proposition majeure concerne la création d’un cadre de concertation réunissant État, scientifiques, société civile, paysans et consommateurs afin d’élaborer une politique nationale de réduction des pesticides dangereux.

Les organisations paysannes réaffirment enfin leur détermination à poursuivre la sensibilisation, la mobilisation communautaire et le plaidoyer auprès des décideurs. Elles appellent à renforcer les capacités des producteurs pour favoriser l’adoption de pratiques agroécologiques, promouvoir des alternatives naturelles pour la protection des cultures et encourager des politiques publiques cohérentes avec les ambitions d’une agriculture durable et biologique.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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