Pour la première fois en 64 ans d’histoire, une femme accède au très stratégique Comité exécutif de la Fécafoot. Un fait inédit, presque surréaliste dans un football camerounais encore dominé par les hommes. Marthe Mouaha Epse Dikongo, plus connue sous le nom de Dinaly, a brisé un plafond de verre ce week-end, déclenchant un torrent d’émotions dans tout le pays.
« C’est une joie indescriptible… j’entre dans l’histoire », confie-t-elle, émue, juste après l’annonce officielle.
Mais que représente réellement cette ascension pour le football féminin, et jusqu’où ce séisme symbolique peut-il modifier les rapports de force au sein de la Fécafoot ?
Un tournant historique pour la Fécafoot et le football féminin
L’élection de Dinaly au Comité exécutif n’est pas qu’une nomination : c’est une rupture culturelle.
Une femme au cœur du cercle décisionnel où se dessinent les budgets, les grandes orientations et parfois même les destins de clubs et sélections… ce n’est pas du jeu : c’est une révolution silencieuse.
« Je veux porter la voix du football féminin là où elle n’a jamais été entendue », affirme-t-elle, déterminée.
Selon les chiffres obtenus par 237online.com, elle devient la première femme élue depuis la création de la Fécafoot en 1961.
Un record qui, pour beaucoup, arrive “trop tard, mais au bon moment”.
Cameroun : une femme au Comex, 15 ans d’un parcours improbable
Dinaly n’est pas une parachutée.
Pendant 15 années, elle a gravi les échelons un à un, parfois dans l’ombre, souvent dans l’ingratitude.
– 6 ans dans le football masculin avec Dynamo, là où elle apprend la rigueur.
– Une intégration dans le comité dirigé par Me Happi, où elle découvre les arcanes administratives.
– Puis plusieurs années au cœur du football féminin aux côtés de Céline Eko, à la Ligue féminine.
– Enfin, un passage remarqué au CTFP, où elle s’impose par sa maîtrise des dossiers techniques.
« Ce n’est pas un cadeau, c’est le travail abattu », dit-elle avec réalisme.
Pour plusieurs dirigeantes, cette élection est “l’aboutissement logique d’un engagement sans pause”.
Une mission lourde : défendre le football féminin au sommet
Son élection ouvre une brèche immense.
Le football féminin, souvent relégué en bas des tableaux budgétaires, peut désormais compter sur une voix solide, crédible et légitime dans la salle où tout se décide.
Dinaly promet d’agir sur trois axes :
- Budgets structurants pour les clubs féminins
- Formation professionnelle des joueuses et encadreurs
- Visibilité nationale des compétitions féminines
Elle arrive dans un exécutif fraîchement renouvelé, où plusieurs membres reconnaissent déjà sa « compétence rare ».
« Le football féminin aura enfin quelqu’un qui comprend ses souffrances », nous confie un responsable régional.
En entrant au Comité exécutif de la Fécafoot, Dinaly ne signe pas seulement une victoire personnelle : elle ouvre un nouveau chapitre du sport camerounais.
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