Le Cameroun est secoué ce lundi 1ᵉʳ décembre après l’annonce du décès en détention d’Anicet Ekane, figure historique de la gauche nationaliste et président du MANIDEM. Arrêté depuis plus d’un mois dans le contexte tendu de la crise postélectorale, l’opposant était connu pour son engagement sans compromis. Le SDF, par la voix de son président Joshua Osih, exprime une “profonde tristesse” et réclame une enquête indépendante pour éclairer les circonstances d’un décès survenu alors qu’il était dans un état de santé déjà fragile.
Que s’est-il réellement passé dans les dernières heures d’Anicet Ekane ?
Une disparition qui secoue la scène politique camerounaise
Anicet Ekane est mort dans la nuit du 30 novembre au 1ᵉʳ décembre 2025, selon son avocat.
L’opposant avait été interpellé le 24 octobre, en pleine tourmente postélectorale, après son soutien public à Issa Tchiroma Bakary. Depuis, il était détenu au SED à Yaoundé, dans des conditions que plusieurs proches qualifient de “préoccupantes”.
Le SDF souligne que l’opposant présentait déjà un état de santé fragile, aggravé par un accès limité aux soins.
« Cette disparition constitue une perte pour la vie politique nationale », déplore Joshua Osih, rappelant le rôle majeur d’Ekane dans le pluralisme des années 1990.
Joshua Osih dénonce des zones d’ombre
Dans son communiqué, le président du SDF ne mâche pas ses mots.
Pour lui, les circonstances du décès soulèvent “de sérieuses interrogations”, d’autant plus que le leader du MANIDEM se plaignait depuis plusieurs semaines de complications de santé.
« Les Camerounais ont droit à la vérité », insiste un cadre du SDF joint par 237online.com.
Le parti réclame une enquête indépendante, transparente et impartiale, estimant que la confiance du public exige une clarification totale.
Cette demande rejoint celles déjà formulées par plusieurs organisations de défense des droits humains. La question est désormais sur toutes les lèvres : comment un opposant fragile a-t-il pu mourir dans un lieu censé garantir sa sécurité ?
Qui était Anicet Ekane ? Retour sur un parcours marqué par la lutte
Anicet Ekane n’était pas un inconnu.
Dans les années de braise, il fut l’une des voix les plus tranchantes de la gauche souverainiste.
Fondateur et président du MANIDEM, il militait pour une renaissance politique inspirée des figures emblématiques comme Um Nyobé, Ossendé Afana, ou Ernest Wandji.
Son engagement :
– réhabilitation des combats nationalistes,
– défense d’une indépendance politique réelle,
– critique constante des modèles néocoloniaux,
– positionnement sans compromis.
Ces dernières années, son influence avait retrouvé un écho notable, notamment pendant la présidentielle de 2025 où il avait choisi d’appuyer Issa Tchiroma Bakary.
Fidèle à son tempérament, il refusait les demi-mesures : “Une conscience politique ne se vend pas”, aimait-il répéter.
La mort d’Anicet Ekane ouvre un nouveau chapitre de tension politique au Cameroun.
Entre tristesse, colère et appel à la transparence, une question demeure : l’enquête demandée par le SDF permettra-t-elle d’apaiser les doutes ou ne fera-t-elle qu’accentuer la crise de confiance ?
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