Le chaos s’installe dans le football camerounais à moins de trois semaines de la CAN 2025 au Maroc. Marc Brys, entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables, refuse catégoriquement de démissionner malgré son limogeage annoncé sur Facebook par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) début décembre 2025. « Je ne démissionne pas. Mon contrat, c’est avec le ministre. Pas avec la Fecafoot », martèle le technicien belge de 63 ans qui campe sur ses positions. Pendant ce temps, Samuel Eto’o avoue publiquement que la fédération n’a pas d’argent pour honorer ses engagements. « Eto’o plonge la Fecafoot dans le chaos, Brys refuse de couler avec lui », analyse la page informative Médiatude. La préparation de la CAN vire-t-elle au naufrage avant même le premier match ?
La situation est d’une gravité inédite dans l’histoire récente du football camerounais. Alors que les Lions Indomptables doivent affronter la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Mozambique dans le groupe F de la CAN Maroc 2025 (21 décembre 2025 – 18 janvier 2026), la Fédération camerounaise de football se lance dans une nouvelle crise frontale avec le ministère des Sports et de l’Éducation physique.
Le 3 décembre 2025, la Fecafoot a procédé au limogeage de Marc Brys via une annonce sur Facebook, nommant dans la foulée David Pagou, Alexandre Belinga et Martin Ntoungou comme nouveau staff technique. Ce n’est pas du jeu ! Un limogeage par réseau social, à vingt jours d’une compétition majeure, qui interpelle de nombreux observateurs du landerneau footballistique camerounais.
Brys campe sur ses positions légales
La réaction de Marc Brys ne s’est pas fait attendre. Le sélectionneur belge, nommé en avril 2024 par le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, refuse de plier face à ce qu’il considère comme une décision illégitime. « Clair, net, précis », commente Médiatude : « Marc Brys frappe fort : ‘Je ne démissionne pas. Mon contrat, c’est avec le ministre. Pas avec la Fecafoot.’ »
L’argument juridique de Brys repose sur une réalité administrative incontestable : son contrat de sélectionneur a été signé avec le ministère des Sports, pas avec la Fecafoot. Cette distinction n’est pas anodine dans le contexte camerounais où l’État finance largement les activités de la fédération.
« Je suis toujours le sélectionneur. Point final », aurait déclaré Brys selon plusieurs sources proches du dossier. Une position de fermeté qui contraste avec l’instabilité ambiante et qui place Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, dans une situation délicate vis-à-vis de ses bailleurs de fonds étatiques.
Les aveux embarrassants d’Eto’o sur les finances
Ce qui rend cette crise encore plus explosive, ce sont les aveux publics de Samuel Eto’o concernant la situation financière désastreuse de la Fecafoot. « Nous n’avons pas l’argent pour payer nos engagements. Il faut chercher ailleurs », a reconnu le président de la fédération.
Un aveu qui résonne comme un terrible paradoxe : comment une fédération qui dépend financièrement du ministère des Sports peut-elle se permettre de défier ouvertement ce même ministère en limogeant l’entraîneur qu’il a nommé et qu’il rémunère ?
« Donc : pas d’argent, pas de stabilité, et un conflit inutile avec ceux qui financent. Le désordre, il vient d’où ? D’une Fecafoot qui défie son bailleur tout en quémandant des fonds. D’un président qui installe un autre coach alors que le seul légal est toujours en poste », analyse Médiatude avec une lucidité implacable.
Cette situation met en lumière les dysfonctionnements structurels du football camerounais, où les lignes de responsabilité entre l’État et la fédération sont floues, permettant ce genre de bras de fer paralysant.
Une CAN compromise avant même le coup d’envoi ?
Pour les observateurs du football camerounais, les conséquences de ce chaos institutionnel risquent d’être dévastatrices sur le terrain. Comment préparer sereinement une Coupe d’Afrique des Nations quand personne ne sait qui dirige vraiment l’équipe nationale ?
« Résultat : une fédération au bord du gouffre, des Lions sans leaders, et une CAN qui s’annonce comme une catastrophe programmée », prévient Médiatude. Les joueurs se retrouvent pris en otages d’un conflit de pouvoir qui les dépasse, sans savoir s’ils doivent suivre les instructions de Brys ou celles du nouveau staff nommé par Eto’o.
La FIFA, qui sanctionne habituellement les ingérences étatiques dans la gouvernance des fédérations, pourrait également se pencher sur ce dossier. Mais ici, c’est l’inverse : c’est la fédération qui tente de s’affranchir de la tutelle de l’État qui la finance. Un cas d’école qui interroge sur l’autonomie réelle du football camerounais.
Le Cameroun, quintuple champion d’Afrique, arrive-t-il à la CAN 2025 dans les pires conditions possibles ? Les prochains jours seront décisifs pour savoir si une médiation permettra de sortir de cette impasse ou si les Lions Indomptables entreront sur les terrains marocains avec deux états-majors qui se disputent la légitimité.
« Avec cette gestion explosive, le Cameroun joue déjà sa défaite avant même d’entrer sur le terrain », conclut Médiatude. Une analyse qui fait froid dans le dos à trois semaines du premier match contre la Côte d’Ivoire.
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