Pour Lynn Bufka, cette perte de confiance traduit “un sentiment croissant de déconnexion – les uns des autres, des institutions – et l’étiolement du sentiment de partager un but commun”. Elle insiste :

Quand le sentiment d’appartenance et de confiance s’effrite, que ce soit envers le gouvernement, la communauté ou le système social, les gens se sentent impuissants et cherchent à reprendre le contrôle, même si cela signifie imaginer une vie dans un autre pays.

Les deux articles dessinent ainsi une Amérique en exil intérieur. Les uns cherchent sous d’autres cieux la stabilité économique qu’ils n’ont plus chez eux ; les autres, un sens collectif qu’ils ne trouvent plus dans une société fragmentée. Et si, comme l’écrit le Wall Street Journal, “ce qui avait commencé comme un mince filet de retraités est devenu un mouvement à part entière”, Newsweek montre qu’il s’agit désormais d’une crise générationnelle : un pays que sa jeunesse rêve de quitter pour mieux respirer.