Crise post-électorale : Aba’a Oyono libre, Tchameni incarcéré

Après plus d’un mois passé au Secrétariat d’Etat à la Défense, le Pr Jean Calvin Aba’a Oyono a retrouvé la liberté le 5 décembre 2025. Au même moment, Djeukam Tchameni, également  interpellée durant les tensions post-électorales, est placé sous mandat de dépôt à Kondengui.

Le Pr Jean Calvin Aba’a Oyono est sorti de cellule le 5 décembre dernier. L’universitaire à la fois conseiller spécial de Maurice Kamto et soutien affiché d’Issa Tchiroma Bakary, était détenu au Secrétariat d’État à la Défense (Sed) depuis plus d’un mois. Son arrestation le 25 octobre 2025 s’inscrivait dans la vague d’interpellations liées aux tensions nées au lendemain de la présidentielle du 12 octobre.

Il avait été appréhendé à son domicile de Yaoundé par des agents en civil. Selon plusieurs sources, l’opération aurait été brutale. Quelques jours plus tôt, l’universitaire avait été refoulé de l’aéroport de Garoua, où il souhaitait rencontrer le président du Fsnc. Il avait été sommé de regagner Yaoundé par le prochain vol. La veille de son arrestation, il dénonçait la militarisation de la capitale, redoutant une interpellation, voire un empoisonnement. Le scénario qu’il craignait s’était finalement réalisé. Depuis cette date, il était maintenu en garde à vue au Sed. Où il avait été conduit en même temps que plusieurs autres personnalités interpellées dans le contexte post-électoral.

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Placé sous mandat de dépôt

Parmi elles figuraient Anicet Ekane et Djeukam Tchameni, deux cadres du Manidem et proches d’Issa Tchiroma. Tous avaient été arrêtés entre le 24 et le 25 octobre dernier, parfois dans des conditions similaires. Anicet Ekane transféré au Sed est décédé en détention le 1er décembre 2025, plongeant le pays tout entier dans la l’émoi.

Alors que le Pr Aba’a Oyono est enfin libre, le sort de Djeukam Tchameni prend une direction opposée. Cofondateur de la plateforme Union pour le Changement, il avait été appréhendé à Douala le 24 octobre dernier. En marge des premières manifestations contestataires. Il a finalement été placé sous mandat de dépôt et écroué à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Si la libération du Pr Aba’a Oyono soulage ses partisans, l’incarcération de Djeukam Tchameni quant à elle nourrit les inquiétudes autour du traitement réservé aux acteurs politiques depuis la dernière élection présidentielle.

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