Cinquante personnes arrêtées après les manifestations post-électorales au Cameroun ont été présentées ce jeudi au tribunal militaire de Yaoundé, avec un verdict qui choque. À l’issue des auditions, une trentaine de manifestants ont été placés en détention provisoire et transférés à la prison centrale de Yaoundé-Nkondengui, tandis qu’une vingtaine ont été libérés sous caution. Fatigue, colère, silence lourd devant le parquet. « On ne s’y attendait pas », lâche un proche. Jusqu’où ira cette fermeté judiciaire ?
Détentions et contestations après le scrutin
Les personnes incarcérées avaient été interpellées lors des rassemblements consécutifs à l’élection présidentielle d’octobre, officiellement remportée par Paul Biya. Maintenues plusieurs semaines dans des commissariats de la capitale, elles ont finalement été fixées sur leur sort au parquet militaire. Le transfert vers Nkondengui, établissement déjà marqué par la surpopulation, a suscité une vive inquiétude parmi les familles rassemblées à Yaoundé.
Selon la défense, les poursuites engagées posent problème. Le collectif d’avocats dénonce des arrestations arbitraires et des conditions de procédure difficiles, notamment l’absence de traducteurs pour certains prévenus. Une position qui tranche avec celle des autorités, lesquelles affirment agir pour préserver l’ordre public dans un contexte post-électoral tendu. Les ONG locales évoquent, elles, des centaines d’arrestations à travers le pays depuis l’annonce des résultats.
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