Citoyens du Mali, frères et sœurs du Sahel, l’heure n’est plus à la résignation, mais à l’engagement constant, avec perspicacité d’esprit et une volonté inébranlable. À compter de ce 24 décembre 2025, sommes-nous prêts à dominer l’année 2026 avec le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président en exercice de la Confédération ?
Reprendre le contrôle de notre or : un impératif de justice économique
Aujourd’hui, l’or atteint des sommets historiques sur les marchés mondiaux, dépassant les 4380 dollars l’once. Pendant ce temps, au Mali, les contrats miniers ont été révisés et remis au pas fiscal. La carte minière complète des régions riches en ressources naturelles est désormais disponible, et notre code minier a été revu à notre avantage pour que les ors du Mali profitent enfin aux nationaux. Trop longtemps, notre or a été exporté sans transformation, sans contrôle réel, sans bénéfice équitable pour notre peuple. Cette situation, désormais inversée, devient une aubaine pour notre économie sahélienne, d’autant plus que le Niger et le Burkina Faso disposent eux aussi de stocks aurifères considérables.
Avec le vent de la souveraineté qui souffle sur le Sahel, les autorités confédérales tracent une nouvelle voie, nous propulsant vers un sommet historique de notre trajectoire économique. Le Mali, au cœur de l’Alliance des États du Sahel (AES), vit un moment charnière. Car si le prix de l’or a franchi un seuil historique à 4383,76 dollars l’once, cette envolée intervient dans un contexte où la production nationale a chuté de 66,5 tonnes en 2023 à 51 tonnes en 2024, soit une baisse de 23%, principalement due à la baisse des rendements miniers et à la renégociation des contrats avec des multinationales comme Barrick Gold.
Malgré cette contraction, l’or demeure le pilier de notre économie, représentant environ 78% des exportations totales du pays et générant plus de 500 milliards de francs CFA de recettes fiscales en 2024. Pourtant, près de 90% de l’or extrait est encore exporté à l’état brut, raffiné à l’étranger, souvent dans des pays qui nous revendent ensuite notre propre richesse sous forme de lingots certifiés. Ce modèle est injuste, inefficace et indigne d’un État souverain. Le constat est donc clair : notre pays est riche, mais notre peuple reste pauvre.
C’est pourquoi la construction d’une raffinerie nationale d’or à Bamako, avec une capacité de traitement initiale de 200 kg par jour, extensible à 500 kg, et une mise en service prévue pour le premier trimestre 2026, constitue un acte politique fort. Elle symbolise notre volonté de reprendre le contrôle de notre chaîne de valeur, de créer des emplois qualifiés, de générer des recettes fiscales transparentes, et surtout, de sortir de la logique coloniale d’extraction sans transformation. Mais cette raffinerie ne sera qu’un outil vide si elle n’est pas accompagnée d’une vision plus large, plus structurante, plus intégrée.
Le BCID-AES : bras financier de notre souveraineté
L’Alliance des États du Sahel a franchi une étape décisive avec l’officialisation, le 23 mai 2025 à Bamako, de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES), dotée d’un capital initial de 500 milliards de francs CFA à mobiliser d’ici septembre 2025. Cette institution financière régionale a pour mission de financer les projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture et de l’industrie, tout en réduisant la dépendance des États membres aux bailleurs de fonds extérieurs. Elle constitue le bras armé économique de l’AES, avec une gouvernance partagée entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et un siège flambant neuf à Bamako.
Le BCID-AES aura à cœur d’accroître les recettes fiscales grâce à une meilleure traçabilité et taxation de l’or, de stimuler le secteur artisanal par des circuits de vente formalisés et mieux rémunérés, et de créer les conditions incitatives pour réduire drastiquement le déficit commercial en valorisant le contenu local. À terme, cette dynamique renforcera notre résilience économique face aux chocs pétroliers, alimentaires et extérieurs.
Une monnaie commune pour cimenter l’indépendance sahélienne
Dans le même esprit, les chefs d’État de l’AES ont validé la création d’une monnaie commune régionale, dont le lancement est prévu pour 2026. Baptisée provisoirement «Sahel», cette monnaie sera adossée à nos ressources stratégiques – or, uranium, lithium – et rompra définitivement avec le franc CFA et ses mécanismes de domination. Elle facilitera les échanges entre nos peuples, stabilisera nos économies, et affirmera notre indépendance monétaire. Elle sera le socle d’un marché commun sahélien, où nos richesses circuleront au service de nos citoyens, et non des intérêts extérieurs.
L’ensemble de ces initiatives – raffinerie, BCID-AES, monnaie commune – s’inscrit dans une stratégie de souveraineté économique assumée, visant à transformer nos ressources naturelles en leviers de développement endogène. Mais ces ambitions nécessitent un renforcement des capacités humaines, une gouvernance rigoureuse et transparente, des investissements massifs dans la formation, la technologie et les infrastructures, ainsi qu’un climat politique stable, propice à la confiance des citoyens et des partenaires régionaux.
Si les défis restent nombreux, les fondations sont désormais posées pour que le Mali et ses partenaires de l’AES amorcent une nouvelle trajectoire de croissance, fondée sur la maîtrise de leurs richesses, la coopération régionale et l’émancipation des tutelles extérieures. La flambée du prix de l’or agit comme un révélateur : nous disposons des ressources, des institutions et de la volonté politique pour bâtir une souveraineté économique durable.
Mais rien de tout cela ne se fera sans nous. La souveraineté ne se décrète pas, elle se construit. Elle exige une mobilisation populaire, une vigilance citoyenne, une exigence démocratique. Il nous faut exiger la transparence dans la gestion de la raffinerie. Il nous faut suivre de près les décisions du BCID-AES. Il nous faut comprendre les enjeux de la monnaie commune, pour ne pas la laisser aux mains d’une technocratie déconnectée.
L’heure est à la reconquête. Reconquête de notre or, de notre monnaie, de notre avenir. L’histoire nous offre une chance unique : celle de bâtir une économie souveraine, solidaire et durable. Ne la laissons pas passer. L’or du Mali est un levier de souveraineté pour l’AES : reprenons le contrôle de nos richesses minières.
L’Aube /La Rédaction
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