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A Tombouctou, deux ministres lancent un appel à la paix et au dépôt des armes

Devant les autorités administratives, leaders locaux et populations, deux membres du gouvernement de la Transition ont appelé, avec émotion, au dialogue entre Maliens, au pardon et à l’abandon des armes, inscrivant la paix et la réconciliation au cœur du projet national.

Vendredi 26 décembre, sous la grande tente dédiée à l’espace de l’AES, une causerie-débat de haute portée symbolique a été co-animée par la ministre en charge de la Culture,  Mamou Daffé, et le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Cheick Sall, en présence des gouverneurs, des autorités locales et régionales, ainsi que de nombreux festivaliers.

Entre passé et présent, entre héritage ancestral et défis contemporains, les deux ministres ont posé une question centrale : comment maintenir vivant le dialogue entre Maliens dans un pays éprouvé par les fractures, la violence et l’exil ?

La thématique du Forum mondial des civilisations de la Biennale  « Dialogue, paix et prospérité partagée » a ainsi trouvé une résonance politique et citoyenne forte.

La ministre Oumou Cheick Sall a affirmé s’adresser, depuis Tombouctou, à l’ensemble de la Nation, à tous les Maliens, où qu’ils se trouvent.

« Le Mali a besoin de tous ses enfants. Aucun pays ne se reconstruit en abandonnant une partie de son peuple », a-t-elle d’emblée affirmé.

A l’endroit des populations déplacées, son message se veut rassurant et ferme : « Le Mali ne vous a pas oubliés. Votre place est ici ».

Puis, dans un appel direct et sans détour, l’ancienne Maire de Goudam s’est adressée à ceux qui ont pris les armes :

« Le temps est venu d’abandonner la violence. Le Mali est plus grand que nos blessures. Les armes n’ont jamais construit une école, ni nourri une famille ».

Pour la ministre, l’avenir du pays ne peut se bâtir que sur l’engagement citoyen, le travail et la réconciliation :

« La Nation a besoin de votre énergie pour construire, pas pour déconstruire ».

A ses dires, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est un bien commun. Oumou Cheick Sall a invité les Maliens à se l’approprier concrètement, dans les familles, les quartiers et les communautés.

Elle a toutefois reconnu, avec lucidité, que le pardon reste un chantier inachevé :

« Nous n’avons pas encore su nous pardonner pleinement. Regardons ensemble vers l’avenir sans être prisonniers du passé. Le Mali avancera par la justice et la vérité ».

Le déclic à partir de Tombouctou

« Si nous nous investissons à partir d’ici, Tombouctou peut être le déclic. A Tombouctou, la culture montre la voie ».

Dans un passage particulièrement applaudi, la ministre a souligné le rôle central de la culture :

« La culture rassemble, elle guérit. Le monde entier veut venir à Tombouctou ».

La ministre a profité de l’occasion pour rendre  un hommage appuyé au ministre Mamou Daffé pour son engagement constant en faveur du rayonnement de la culture malienne sur la scène nationale internationale. Elle a conclut par une formule forte : « La culture désarme, concilie et réconcilie ».

L’ appel final du Ministre Sall Seck résonne comme un manifeste : « Revenons à la maison, déposons les armes, tendons la main, protégeons le Mali. Que Tombouctou soit le point de départ d’un engagement collectif pour un Mali fort et tourné vers l’avenir ».

Faire de Tombouctou un centre d’influence mondial

Dans la même dynamique, le ministre  Mamou Daffé a rappelé «  nous sommes ici avec un message de paix et l’engagement de tous les fils du Mali ».

La tenue de la Biennale à Tombouctou, a-t-il ajouté s’inscrit dans cette dynamique de paix, de cohésion sociale, de vivre ensemble et dans une vision plus large : faire de Tombouctou une capitale culturelle et une ville créative de portée mondiale.

Il poursuivra que c’est dans cet esprit qu’a été organisé le Forum mondial des civilisations, activité phare de la Biennale dont l’une des principales recommandations est de faire de la symbolique de Tombouctou un centre d’influence culturelle et intellectuelle à l’échelle internationale.

Après les interventions des officiels, plusieurs tombouctiens dont le maire de la ville, des responsables des associations féminines, des autochtones  ont exprimé leurs adhésions à l’appel : l’appel de Tombouctou des deux ministres.

M.A.S.

 

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