Cameroun – Yaoundé : fermeture des bars et mototaxis encadrés

Un arrêté préfectoral vient de bouleverser le quotidien des habitants du Mfoundi.
Le préfet, Emmanuel Djikdent, a annoncé une régulation exceptionnelle de 72 heures, renouvelable, visant les débits de boisson, les mototaxis et les manifestations publiques à Yaoundé.
L’objectif : prévenir tout désordre à l’approche d’une période sensible. « C’est une mesure de sécurité, pas une punition », confie une source administrative. Mais dans les quartiers populaires, beaucoup s’interrogent : jusqu’où ira cette restriction des libertés de mouvement ?

🔒 Des activités strictement encadrées dans le Mfoundi

Selon l’arrêté n°002044/AP/J06/SAAJP signé ce 23 octobre 2025, trois secteurs clés sont directement touchés :
👉 Les débits de boisson et établissements de loisirs ne pourront plus ouvrir librement.
– 1re catégorie (à consommer sur place) : de 6h à 23h30.
– 2e catégorie (à emporter) : de 6h à 21h.
– Boîtes de nuit et snacks doivent se conformer strictement à leurs autorisations officielles.

👉 Les mototaxis, eux, ne pourront circuler qu’entre 5h et 23h55.
Les regroupements spontanés, cortèges et attroupements aux points de ramassage sont formellement interdits.
Les motocyclistes sont également bannis de certains axes stratégiques de la capitale : Mvog-Mbi – Poste Centrale – Ward’s – Nouvelle Route Bastos – Carrefour Sous-préfecture Tsinga – Rond-point Bastos – Mont Fébé.

👉 Enfin, toute manifestation publique non autorisée est suspendue, quelle qu’en soit la forme. Même le transport de carburant en bidon est désormais interdit.

🗣️ Une décision préventive ou une alerte sécuritaire ?

Officiellement, le préfet justifie sa décision par des “nécessités d’ordre public”.
Mais dans un contexte politique et social tendu, cette mesure alimente les spéculations.
Certains habitants y voient une préparation à un couvre-feu déguisé, d’autres saluent une action “préventive pour éviter les débordements”.

« On a vécu des soirées agitées ces derniers jours dans certains quartiers », explique un commerçant de Melen.
« Si c’est pour calmer les choses, on comprend. Mais fermer les bars trop tôt, ce n’est pas évident pour ceux qui vivent du petit commerce », ajoute-t-il.

Le document précise que les forces de sécurité et de défense sont chargées de faire appliquer les dispositions, avec le concours des maires d’arrondissement et des commandants de brigade.

⚠️ Un climat de vigilance dans la capitale

Cet arrêté, daté du 23 octobre 2025, intervient alors que plusieurs départements du pays ont déjà pris des mesures similaires.
La circulation des motos et les heures d’ouverture des bars ont souvent été restreintes avant ou après des périodes de tension.
Pour le Mfoundi, le mot d’ordre est clair : calme, vigilance et discipline.

Les autorités rappellent que ces mesures peuvent être prolongées au-delà des 72 heures si la situation l’exige.

Le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, veut préserver la paix et l’ordre public dans une capitale sous surveillance.
Les habitants devront donc s’adapter à une nouvelle routine temporaire, entre fermetures anticipées et restrictions de mobilité.
Mais la question reste ouverte : cette régulation est-elle vraiment temporaire… ou le signe d’un durcissement durable du contrôle administratif à Yaoundé ?