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Cameroun – Douala sous tension avant les résultats

Scène inhabituelle ce jeudi 23 octobre 2025 à Douala : la capitale économique du Cameroun s’est réveillée sous une forte présence policière et militaire. Des patrouilles armées stationnent à chaque carrefour stratégique, de New-Bell à Bonabéri.
Selon plusieurs habitants, cette démonstration de force intervient alors que les résultats de la présidentielle du 12 octobre sont attendus dans un climat électrique. « On vit dans la peur, on ne sait plus à quoi s’attendre », confie un père de famille de New-Bell. La question plane : à quoi se prépare réellement Douala ?

Une capitale économique sous surveillance permanente

Depuis le lendemain du scrutin présidentiel, la ville de Douala vit au rythme des sirènes et des gyrophares.
Ce jeudi matin, des unités mixtes de la police et de la gendarmerie nationale ont été observées dans plusieurs zones sensibles : New-Bell, Ndokoti, Bépanda, Bonabéri et Village.
Leur mission officielle, selon des sources sécuritaires, serait d’« assurer le maintien de l’ordre et prévenir tout débordement ».

Mais dans les rues, la peur est palpable.

« Les enfants me demandent pourquoi il y a des policiers partout. Je n’ai même pas pu les envoyer à l’école », raconte un habitant du quartier Casino à New-Bell.
Certains parlent même de « couvre-feu déguisé », tant la circulation est surveillée et les regroupements découragés.
Une présence qui rappelle, pour beaucoup, les heures sombres des crises post-électorales dans d’autres pays africains.

Des habitants inquiets, entre colère et résignation

Pour de nombreux citoyens, cette militarisation progressive traduit un manque de confiance entre le pouvoir et la population.

« Ce n’est pas du maintien de l’ordre, c’est de l’intimidation », dénonce un militant du FSNC, rencontré près du marché de New-Bell.
Il accuse les autorités d’« empêcher la contestation légitime » et d’essayer de museler les frustrations populaires dans l’attente du verdict des urnes.

À l’opposé, certaines voix appellent au calme.
Un agent de sécurité rencontré à Bépanda estime que le dispositif vise à éviter les débordements :

« Il ne faut pas que le Cameroun devienne un autre théâtre de chaos. La présence des forces, c’est pour protéger les biens et les personnes. »

Quoi qu’il en soit, le climat est tendu, et la méfiance s’installe. Plusieurs commerces ferment plus tôt que d’habitude, les taxis circulent au ralenti, et les habitants redoutent une nuit agitée.

Un contexte électoral explosif

Ces mesures sécuritaires interviennent à un moment critique : le Conseil constitutionnel doit bientôt proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle.
Des rumeurs de contestation et de fraudes circulent déjà sur les réseaux sociaux, renforçant les tensions.
Le gouvernement, pour sa part, appelle à la « sérénité et au respect des institutions ».
Mais dans les quartiers populaires, le sentiment d’injustice reste fort, notamment chez les jeunes qui espéraient un changement politique tangible.

Selon plusieurs observateurs, Douala concentre toutes les frustrations du pays : chômage élevé, inflation galopante, promesses électorales non tenues.
Dans un tel contexte, la moindre étincelle pourrait rallumer la flamme de la contestation.

Entre espoir et crainte, Douala retient son souffle à la veille de l’annonce des résultats.
La ville, cœur battant du Cameroun, se retrouve une fois de plus au centre des tensions nationales.
Mais la vraie question reste entière : la paix tiendra-t-elle face à la pression populaire ?

Crédito: Link de origem

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