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Cameroun – Polémique autour de la “Dynamique Mondiale des Jeunes”

Alors que le pays traverse une période d’extrême tension post-électorale, une “Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ)” vient de publier un communiqué se présentant comme un “appel à la paix et à la vérité des urnes”.
Mais ce texte, daté du 21 octobre 2025, suscite déjà la colère et la méfiance de nombreux observateurs, qui y voient une tentative déguisée de récupération politique sous couvert de neutralité.
« C’est un texte hypocrite, qui prétend défendre la paix mais accuse implicitement certaines figures de l’opposition », dénonce un enseignant à Yaoundé. Alors, initiative citoyenne sincère ou stratégie de diversion ?

Un “appel à la paix” aux relents partisans

Derrière son ton apaisant et ses grandes phrases sur la “justice” et la “vérité des urnes”, la déclaration de la DMJ laisse transparaître une posture ambigüe.
Le texte évoque une “guerre digitale et ethnique” sur les réseaux sociaux, accusant tour à tour “les partisans zélés de l’un comme de l’autre bord”. Mais plusieurs analystes y voient un message taillé sur mesure pour diluer les responsabilités et jeter le flou sur les abus du pouvoir en place.

« Ce genre de discours cherche à mettre tout le monde dans le même sac, alors qu’il y a un déséquilibre clair entre ceux qui détiennent les moyens de l’État et ceux qui manifestent pacifiquement », estime un militant du MRC à Douala.

La DMJ appelle à “l’abstention du clergé et des dignitaires religieux” dans la crise actuelle — une prise de position jugée dangereuse, car elle tente d’exclure des voix morales souvent perçues comme les derniers garde-fous face aux dérives institutionnelles.

Derrière la façade “neutre”, un réseau suspect

Selon plusieurs sources au sein de la société civile, la DMJ entretiendrait des liens troubles avec certains milieux proches du pouvoir.
Leur siège, leurs relais médiatiques et leurs financements suscitent de sérieuses interrogations.

« Ce n’est pas la première fois que ce groupe surgit en période de crise pour “jouer les médiateurs” tout en légitimant la version officielle », rappelle un politologue.

En 2020 déjà, l’organisation avait été critiquée pour un “appel au calme” publié en pleine crise anglophone, tacitement aligné sur les positions gouvernementales.
Aujourd’hui encore, elle choisit le moment le plus sensible — entre coupures d’Internet, arrestations et tensions à Ngaoundéré — pour appeler à “éviter la déstabilisation”. Un message qui, pour beaucoup, sert surtout à préparer l’opinion à la proclamation contestée des résultats.

Les Camerounais ne sont pas dupes

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont virulentes.
De nombreux internautes dénoncent “un faux appel à la paix”, accusant la DMJ de vouloir étouffer la colère populaire sous un vernis diplomatique.

« On veut la vérité des urnes, pas des sermons creux ! », écrit un utilisateur sur X.

Plusieurs acteurs de la société civile appellent désormais à une vigilance accrue face à ces organisations “caméléons”, qui surgissent pour neutraliser les voix critiques.
« On connaît la méthode : ils appellent à l’unité juste avant que les résultats officiels ne tombent, histoire de calmer les esprits », confie un jeune militant du Nordiste.

L’“appel du 21 octobre 2025” de la Dynamique Mondiale des Jeunes se voulait rassembleur, mais il a surtout révélé un profond malaise.
Sous couvert de neutralité, cette structure semble participer à une opération de communication politique subtile, destinée à désamorcer la contestation populaire.
Au Cameroun, de plus en plus de citoyens refusent désormais de confondre la paix imposée et la justice recherchée.

Crédito: Link de origem

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