L’élection à la présidence de la Fecafoot prévue pour décembre 2025 semble déjà jouée d’avance. Tous les signaux pointent vers une large reconduction de Samuel Eto’o, soutenu massivement par les présidents nouvellement élus dans les ligues régionales et départementales.
« Le terrain est verrouillé. Tous les délégués sont avec lui », confie une source interne à la fédération.
Mais cette victoire annoncée ne pose-t-elle pas la question de la transparence démocratique au sein du football camerounais ?
Un réseau d’alliances bien tissé dans tout le pays
Depuis plusieurs semaines, les résultats des élections dans les ligues régionales de la Fecafoot confortent la position de l’actuel président.
Les dix nouveaux présidents élus sont presque tous acquis à la cause de Samuel Eto’o :
- Ndazeh Valéry (Sud-Ouest)
- Céline Eko (Sud)
- Arthur Djambir (Est)
- Robert Bekeck (Littoral)
- Fodjo Tabopda Philippe (Ouest)
- Harouna Gambo (Adamaoua)
- Jephter Pase (Nord-Ouest)
- Mohamadou Dandjouma (Nord)
- Mbida Michel François (Centre)
- Oumar Bichair (Extrême-Nord)
Ces dix figures, désormais influentes, représentent la quasi-totalité du corps électoral appelé à voter lors de l’Assemblée générale de décembre.
Un observateur du scrutin résume la situation :
« À moins d’un tremblement de terre politique, Eto’o sera reconduit haut la main. »
Un leadership controversé mais incontesté
Malgré les polémiques, Samuel Eto’o conserve une popularité solide parmi les acteurs du football local. Son discours de réforme et son charisme continuent de séduire la base.
Sous sa présidence, la Fecafoot a multiplié les initiatives : relance des championnats, accords de sponsoring, et modernisation partielle des infrastructures.
Cependant, ses adversaires dénoncent une mainmise totale sur les structures électorales et une stratégie d’influence redoutable.
Un dirigeant de club confie sous anonymat :
« Eto’o a transformé la Fecafoot en machine politique. Tout le monde veut rester dans ses bonnes grâces. »
Pour d’autres, cette stabilité apparente traduit simplement la reconnaissance du travail accompli, dans un football longtemps miné par les divisions internes.
Vers une réélection sans suspense ?
Selon les observateurs, les jeux sont faits. Les délégués régionaux, désormais tous dans l’orbite du président sortant, iront à l’Assemblée générale de décembre pour entériner sa reconduction.
À Yaoundé comme à Douala, rares sont ceux qui croient encore à une opposition structurée capable de renverser la tendance.
Mais cette « victoire sans combat » pourrait fragiliser la légitimité démocratique de la fédération à long terme.
Dans les rues de la capitale, certains fans nuancent :
« Eto’o reste notre fierté, mais il doit faire attention à ne pas confondre popularité et monopole du pouvoir. »
Un enjeu d’image pour le football camerounais
Alors que la FIFA et la CAF appellent à plus de transparence dans les élections sportives, le cas camerounais suscite des discussions discrètes à Zurich et au Caire.
L’avenir de la Fecafoot dépendra moins du résultat de décembre que de la capacité d’Eto’o à rétablir la confiance et à apaiser les tensions internes.
La question reste entière : le football camerounais a-t-il besoin d’un leader fort ou d’un système équitable ?
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