La tension monte encore d’un cran à Douala.
Le MANIDEM (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie) vient de publier un communiqué explosif, confirmant la détention de son président Anicet Ekane, du militant Djeukam Tchameni et de Florence Aimée Titcho, syndicaliste et trésorière du mouvement.
Leur interpellation, jugée arbitraire et brutale, relance le débat sur la répression des voix dissidentes au Cameroun à la veille d’une décision cruciale du Conseil constitutionnel prévue pour le 27 octobre 2025.
Face à cette situation tendue, une question hante désormais l’opinion : jusqu’où ira la répression politique au Cameroun ?
Des arrestations simultanées et des conditions inhumaines
D’après le communiqué du MANIDEM, Anicet Ekane a été arrêté le vendredi 24 octobre 2025 alors qu’il se rendait au Groupement de la Gendarmerie Territoriale de Douala pour s’enquérir du sort de son neveu interpellé plus tôt dans la journée.
Quelques heures plus tard, il était déporté à Yaoundé, au Service Central des Recherches Judiciaires (SCRJ), “dans des conditions inhumaines, sans accès à ses médicaments”, précise le document.
Le même jour, Djeukam Tchameni, co-coordinateur de l’Union pour le Changement 2025, a été arrêté à son domicile.
Et dans la foulée, Florence Aimée Titcho, enseignante et syndicaliste, a été enlevée devant le lycée d’Akwa, à Douala, par des hommes se présentant comme membres de la gendarmerie.
“Leur seul tort, c’est de soutenir le Président Issa Tchiroma Bakary et de refuser la dictature”, accuse le communiqué.
Fausse propagande et images fabriquées : le MANIDEM contre-attaque
Le parti affirme également que de fausses images circulent sur les réseaux sociaux, montrant de prétendus arsenaux de guerre et sommes d’argent attribuées à Anicet Ekane, ainsi qu’une vidéo humiliante d’un individu “trempé d’urine, présenté comme lui”.
Pour le MANIDEM, il s’agit d’un montage orchestré par le régime pour salir ses dirigeants et décourager la mobilisation populaire.
“Il s’agit d’un montage grossier fabriqué par un régime aux abois pour ternir l’image du MANIDEM et intimider les Kamerunais”, peut-on lire dans le communiqué signé par Paul Jaurès Tina, au nom du Bureau politique.
“Une lutte vieille de 52 ans” : le symbole Ekane
Militant historique, Anicet Ekane incarne plus d’un demi-siècle de combat politique.
Arrêté, torturé, emprisonné à plusieurs reprises, il a toujours refusé l’exil.
“Il ne reculera devant aucune menace et reste engagé aux côtés du peuple Kamerunais, prêt au sacrifice suprême”, affirme le MANIDEM.
Pour ses partisans, sa détention symbolise la peur d’un pouvoir en fin de cycle face à la montée d’une nouvelle opposition unifiée autour du mouvement Union pour le Changement 2025, proche d’Issa Tchiroma Bakary.
Une dénonciation ferme du “hold-up électoral”
Dans un ton sans détour, le MANIDEM dénonce les arrestations arbitraires, le “hold-up électoral”, le “déni de démocratie” et le “mépris de la dignité humaine”.
Le parti exige la libération immédiate de tous les militants détenus et rappelle qu’aucune intimidation ne saurait venir à bout “de la revendication légitime du peuple kamerunais”.
“Le MANIDEM dit ce qu’il fait, et fait ce qu’il dit”, conclut le texte, en écho à son mot d’ordre révolutionnaire.
Un climat explosif à la veille d’une décision cruciale
Alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à proclamer les résultats définitifs de la présidentielle du 12 octobre, ces arrestations donnent une nouvelle dimension à la crise.
Pour beaucoup d’observateurs, le pouvoir tente d’étouffer toute contestation avant la décision officielle.
Mais à Douala, Yaoundé ou Garoua, le vent de colère ne faiblit pas : le peuple demande des comptes, et les réseaux sociaux s’enflamment.
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