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Cameroun – Présidentielle : les donneurs d’ordres cachés derrière les claviers

Au lendemain des manifestations meurtrières de Douala, un texte devenu viral sur les réseaux sociaux fait trembler la sphère politique camerounaise. L’auteur y fustige ces « donneurs d’ordres » qui, confortablement installés derrière leurs écrans, appellent la jeunesse à affronter les forces de l’ordre sans jamais se montrer.
Ce coup de gueule, qui circule sur WhatsApp et Facebook, remet au centre du débat une question cruciale : où sont passés les vrais leaders capables d’assumer leurs mots ?
Et surtout, pourquoi tant d’“influenceurs politiques” préfèrent-ils le clavier à la rue ?

Le courage derrière l’écran : une nouvelle forme de lâcheté politique

Dans ce texte incendiaire, l’auteur dénonce « ceux qui poussent les jeunes à mourir pendant qu’eux-mêmes protègent leurs enfants ».

« Un homme qui a des couilles ne se cache pas derrière son téléphone. Il se lève et dit : Suivez-moi ! »

Cette phrase, reprise des milliers de fois, résume un sentiment d’exaspération populaire. Beaucoup de Camerounais estiment que certains acteurs politiques manipulent la colère du peuple pour servir leurs propres agendas.

Les réseaux sociaux, autrefois espace d’expression citoyenne, se sont transformés en arène où s’affrontent des discours sans conséquence réelle — sauf pour les jeunes qu’ils galvanisent.
À Douala, les heurts du 26 octobre ont fait quatre morts et plusieurs blessés, selon le gouverneur du Littoral, preuve que la parole virtuelle peut tuer dans la réalité.

“Peuple, sortez !” : les mots d’ordre sans courage

« Peuple camerounais, sortez défendre votre vote ! » — ce slogan, répété à l’infini, résonne désormais comme une provocation pour une partie de la population.
L’auteur du texte rappelle que personne n’a mandat pour parler au nom de tout le peuple, surtout après une élection où chaque citoyen a voté selon ses convictions.

« Dès que je vous verrai dans la rue, j’y serai aussi pour défendre le mien. »

Une phrase simple, mais qui sonne comme un avertissement moral. Derrière l’indignation, se cache une idée forte : la République repose sur des institutions, pas sur des appels impulsifs lancés depuis un smartphone.

Entre colère, désillusion et quête de repères

Cette sortie virale met le doigt sur un malaise profond : l’absence de leadership courageux et crédible.
Dans les années 1990, l’opposition camerounaise comptait des figures prêtes à braver les risques. Aujourd’hui, le débat public semble dominé par des “influenceurs politiques” sans racines ni sacrifice.
Les jeunes, eux, paient le prix fort : chômage, désespoir et désinformation.

Un enseignant de Yaoundé confie à 237online.com :

« Nos étudiants ne savent plus à qui croire. Ceux qui parlent fort sont souvent les premiers à fuir quand ça chauffe. »

Une phrase qui en dit long sur la perte de repères politiques au Cameroun.

Entre faux héros, vrais drames et colère populaire, le Cameroun traverse une période où les mots pèsent lourd.
Les “leaders de clavier” récoltent des vues ; les familles des manifestants, elles, comptent leurs morts.
À l’heure où la jeunesse cherche des repères, une question demeure : le courage politique existe-t-il encore hors des réseaux sociaux ?

Crédito: Link de origem

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