Coup de tonnerre politique à Yaoundé. Moins de 48 heures après la proclamation de la victoire de Paul Biya à la présidentielle du 12 octobre, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji a annoncé des poursuites judiciaires contre Issa Tchiroma Bakary, qu’il accuse d’avoir orchestré un « plan insurrectionnel » visant à semer le chaos. Selon le gouvernement, des messages et vidéos diffusés sur les réseaux sociaux auraient servi à « tromper l’opinion publique ». Issa Tchiroma, qui s’est autoproclamé vainqueur du scrutin, fait désormais face à une tempête judiciaire. Jusqu’où ira cette affaire explosive ?
⚖️ Poursuites annoncées contre Issa Tchiroma : le ton monte à Yaoundé
Lors d’une conférence de presse tenue le 28 octobre 2025 à Yaoundé, le ministre Paul Atanga Nji a clairement désigné l’opposant Issa Tchiroma comme responsable de la flambée de tensions observée dans plusieurs villes après la proclamation des résultats.
« Ceux qui ont relayé de fausses informations sur les réseaux sociaux seront poursuivis, tout comme le candidat Issa Tchiroma et ses affiliés impliqués dans un plan insurrectionnel », a-t-il déclaré.
Le gouvernement affirme avoir collecté des preuves numériques – messages, audios, vidéos – qui auraient alimenté la contestation populaire. Ces éléments, qualifiés de « séditieux », auraient contribué aux violences et actes de vandalisme survenus notamment à Douala, Garoua et Yaoundé.
Selon les autorités, les forces de l’ordre ont repris le contrôle de la situation, mais des interpellations sont en cours. Les personnes impliquées dans la propagation de contenus « hostiles à l’État » seront, selon Atanga Nji, « traduites devant les tribunaux compétents ».
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🔥 De la contestation politique à l’accusation d’insurrection
Issa Tchiroma Bakary, arrivé deuxième avec 35 % des voix, avait rejeté les résultats officiels donnant Paul Biya vainqueur avec 53,66 %, dénonçant « une mascarade électorale ».
Ses déclarations publiques et ses appels à manifester auraient, selon le ministre, déclenché une série d’émeutes post-électorales qui ont coûté la vie à au moins quatre civils.
« Aucune atteinte à l’ordre public ne sera tolérée », a martelé Paul Atanga Nji.
« Les auteurs de ces manipulations seront tenus responsables devant la justice. »
Cette sortie musclée intervient dans un climat de forte tension politique, marqué par des affrontements sporadiques et des accusations croisées entre partisans du pouvoir et opposants.
Les observateurs s’interrogent : cette décision judiciaire vise-t-elle à rétablir l’ordre ou à museler la contestation politique ?
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🕊️ Appel à la paix et enjeux politiques à venir
Malgré les menaces de poursuites, le ministre a tenu à rassurer la population : « La situation sécuritaire du pays est globalement sous contrôle. »
Il a invité les Camerounais à « vaquer paisiblement à leurs occupations » et à faire preuve de civisme.
« Je mets en garde tous ceux qui, à travers des messages irresponsables, continuent de propager cette imposture du candidat Issa Tchiroma. »
En coulisses, certains juristes évoquent un procès symbolique à portée politique, qui pourrait marquer un tournant dans les relations entre pouvoir et opposition. D’autres estiment que ces poursuites visent à dissuader toute tentative de mobilisation populaire dans les jours à venir.
Les poursuites contre Issa Tchiroma ouvrent un nouveau chapitre dans une crise post-électorale déjà tendue. Entre affirmation d’autorité et risque de crispation politique, le gouvernement joue une carte délicate.
Reste à savoir si la justice saura convaincre qu’elle agit au nom de la loi – ou si cette affaire renforcera, aux yeux de l’opinion, l’image d’un pouvoir qui refuse la contestation.
La paix civile sera-t-elle préservée dans les jours à venir ?
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