Cameroun – Réélection de Paul Biya ► soutiens africains et européens

La scène diplomatique s’anime autour du Cameroun depuis la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 27 octobre 2025. Tandis que la France et l’Union européenne disent avoir “pris note” du verdict du Conseil constitutionnel, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a adressé un message de félicitations appuyées à son “cher frère” Paul Biya.
Dans sa lettre signée depuis Riyad, Obiang salue la “réélection historique” du chef de l’État camerounais et plaide pour le renforcement des liens d’amitié entre les deux pays. L’Europe, de son côté, mise sur la stabilité régionale. Le Cameroun vient-il d’obtenir un double soutien symbolique ?

Obiang félicite Paul Biya depuis Riyad : “Une réélection méritée”

Dans un courrier officiel daté du 27 octobre 2025, le président de la République de Guinée équatoriale exprime, au nom de son peuple et de son gouvernement, ses “plus sincères et effusives félicitations” à Paul Biya pour sa réélection à la tête du Cameroun.

« Le peuple de Guinée équatoriale et son gouvernement se joignent à moi pour exprimer nos félicitations pour votre brillante réélection », écrit Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Le doyen des chefs d’État africains, âgé de 83 ans, salue la “mission importante de reconduire les destins historiques de votre peuple” et réaffirme sa volonté de “maintenir et renforcer les excellentes relations d’amitié et de coopération” entre Malabo et Yaoundé.

Ce message, relayé par plusieurs médias d’Afrique centrale, intervient dans un contexte où les tensions post-électorales continuent d’agiter certaines régions du Cameroun, notamment à Douala et Yaoundé.

Paris et Bruxelles adoptent une posture prudente mais ouverte

Dans une déclaration publiée le 29 octobre, la France, parlant implicitement au nom de l’Union européenne, a “pris note” de la réélection de Paul Biya tout en appelant à “la retenue et au dialogue constructif”.

“Il est essentiel que la démocratie et l’État de droit soient respectés”, souligne le communiqué du Quai d’Orsay.

Pour plusieurs analystes, cette formule diplomatique équivaut à une reconnaissance de facto du nouveau mandat, même si Paris se garde d’un soutien direct.
Une source diplomatique citée par 237online.com résume la position européenne :

“L’Europe mise sur la stabilité du Cameroun. La priorité est d’éviter une dérive sécuritaire.”

Cette prudence contraste avec le ton chaleureux de la Guinée équatoriale, mais confirme un ralliement silencieux de la communauté internationale autour du président camerounais.

Vers une recomposition régionale autour de Yaoundé

Les messages de félicitations venus de Malabo, de Banjul (Commission africaine des droits de l’homme) et de Paris indiquent une reconnaissance progressive du pouvoir de Yaoundé.
Le Cameroun, poids lourd diplomatique d’Afrique centrale, semble regagner une position de pivot entre les blocs africain et européen.

Sur le terrain, le gouvernement promet un retour au calme et la reprise des activités scolaires, tandis que des appels à la réconciliation nationale se multiplient.
Pour certains observateurs, cette double validation africaine et européenne renforce la légitimité de Paul Biya, mais l’engage aussi à répondre aux défis internes : gouvernance, jeunesse et cohésion nationale.

Entre félicitations africaines et reconnaissance européenne implicite, Paul Biya consolide sa position internationale malgré la tension intérieure.
La question reste désormais de savoir si cette stabilité diplomatique se traduira par un véritable apaisement politique au Cameroun.