Cameroun – MANIDEM dément les propos sur Équinoxe TV

Nouvelle sortie médiatique sous haute tension. Le MANIDEM (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie) a tenu à démentir formellement les propos attribués à l’un de ses représentants sur Équinoxe TV. Dans une mise au point officielle datée du 31 octobre 2025, le parti de gauche radicale assure que les déclarations faites lors de l’émission Chemin d’Etoudi ne reflètent « en aucun cas la position du MANIDEM ni celle de l’Union pour le Changement 2025 ». Une clarification qui intervient dans un contexte politique explosif.

🔹 Une polémique née d’une émission télévisée

Tout serait parti de propos tenus le 30 octobre 2025, lors du programme Chemin d’Etoudi diffusé sur Équinoxe TV.
Le représentant du MANIDEM y aurait tenu des déclarations jugées ambiguës sur la situation post-électorale, avant de prétendre avoir agi « sous la contrainte de menaces proférées par deux colonels ».

« Ces propos ne sauraient être imputables à notre parti », tranche le MANIDEM dans son communiqué, dénonçant une récupération médiatique visant à semer la confusion.

Le parti, fidèle à son ton direct, rejette toute idée de compromis avec le régime en place et réaffirme son alignement total sur la ligne politique défendue par Anicet Ekane et Djeukam Tchameni. Ces derniers, tous deux coordonnateurs de l’Union pour le Changement 2025, ont récemment été arrêtés, accusés de s’opposer au pouvoir après la contestation des résultats de la présidentielle.

🔹 Une posture de résistance assumée

Dans son texte signé par Paul Jaurès Tina, pour le Bureau politique, le MANIDEM rappelle sa constance :

« Le peuple camerounais est souverain. Nous n’avons engagé aucune discussion avec le régime de Yaoundé. »

Cette prise de position, selon le mouvement, explique en partie les arrestations et intimidations de ses dirigeants, présentées comme un « prix à payer pour la dignité ».

Le communiqué va plus loin en accusant ouvertement les autorités de mener une campagne de répression contre les militants patriotes, sous couvert de maintien de l’ordre.

« Nous dénonçons une fois de plus les arrestations arbitraires des Kamerunais dont le seul tort est de refuser la dictature, le hold-up électoral et le déni de démocratie », peut-on lire dans la note.

🔹 Un discours ferme, mais controversé

Bien que son message se veuille de résistance, certains observateurs estiment que le MANIDEM entretient une rhétorique de rupture systématique qui le marginalise davantage sur l’échiquier politique national.

« Leur discours de fermeté plaît à une frange de la jeunesse, mais éloigne les passerelles de dialogue », confie un analyste politique à 237online.com.

Dans un pays encore sous tension après les élections, ce type de déclaration peut renforcer les clivages plutôt que favoriser l’apaisement.

Le MANIDEM, connu pour son ton sans concession, choisit une nouvelle fois la ligne dure : celle de la résistance et du refus de compromis.
Mais à force de durcir le ton, le parti risque de s’isoler davantage dans une scène politique où la stratégie compte autant que le courage.