Camions-citernes attaques sur des corridors : Voici les meilleures stratégies de lutte contre les terroristes
Des camions-citernes en flammes, des chauffeurs terrorisés, des familles ruinées. Les groupes armés qui s’attaquent à ces convois ne visent pas seulement le carburant : ils s’attaquent à la colonne vertébrale économique du Mali, à notre droit de circuler librement et de vivre dans la dignité. Voici les meilleures stratégies de lutte contre les attaques terroristes visant les camions-citernes.
Depuis 2025, le Mali connaît une recrudescence des attaques terroristes ciblant les camions-citernes sur les routes reliant Bamako à Sikasso et à Kita en passant par Kayes. Ces attaques ont des conséquences économiques, sécuritaires et sociales considérables. Quelles sont les causes, les implications et les stratégies possibles pour contrer cette nouvelle forme de sabotage, en s’appuyant sur une approche multidimensionnelle de la sécurité nationale.
Les groupes armés actifs dans le sud du Mali tendent à diversifier leurs modes opératoires. Après avoir concentré leurs actions dans le centre et le nord du pays, ils s’attaquent désormais aux infrastructures logistiques du sud.
L’incendie de camions-citernes transportant du carburant constitue une tactique visant à fragiliser l’économie nationale en perturbant la chaîne d’approvisionnement et en instaurant un climat de peur parmi les transporteurs. Ces attaques s’inscrivent dans une stratégie de guerre asymétrique où l’objectif n’est pas de conquérir un territoire, mais de rendre l’Etat dysfonctionnel dans ses fonctions économiques et sécuritaires.
Les conséquences économiques de ces sabotages sont multiples : Hausse du prix du carburant à Bamako et dans les grandes villes du sud ; ralentissement du transport des marchandises, notamment agricoles et industrielles ; pertes financières importantes pour les transporteurs privés et les compagnies de logistique.
Sur le plan social, ces attaques contribuent à renforcer la perception d’un Etat faible,, alimentant la méfiance des populations vis-à-vis des institutions publiques. Par ailleurs, la peur de circuler sur ces axes menace la mobilité interne et le commerce interrégional, accentuant les inégalités territoriales.
Il faut noter que plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité de ces zones : Insuffisance de la présence sécuritaire sur les axes routiers principales ; manque de coordination entre les forces de défense et de sécurité (FDS) ; topographie propice aux embuscades, avec des zones forestières servant de refuges aux assaillants ; absence de renseignement communautaire structuré, ce qui limite la prévention des attaques.
Ces faiblesses traduisent un déficit de gouvernance sécuritaire, accentué par la dispersion des efforts de lutte contre le terrorisme à l’échelle nationale.
Stratégies de réponse et perspectives
Pour contenir et neutraliser cette menace, une approche intégrée s’impose, articulée autour de quatre axes :
1. Renforcement opérationnel
Déploiement de patrouilles mixtes (armée, gendarmerie, garde nationale) le long des routes stratégiques ; installation de postes avancés permanents et surveillance par drones ; création de brigades mobiles d’intervention rapide spécialisées dans la protection des convois logistiques.
2. Renseignement et collaboration locale
Structuration de réseaux communautaires de renseignement ; formation et équipement des comités de vigilance villageois ; mise en place de mécanismes de communication sécurisés entre civils et forces de l’ordre.
3. Protection économique et logistique
Organisation de convois sécurisés pour les transports de carburant et de produits stratégiques ; encouragement à l’assurance et à la mutualisation des risques entre transporteurs ; réhabilitation rapide des infrastructures routières endommagées.
4. Développement et résilience communautaire
Programmes de développement rural dans les zones à risque pour réduire la vulnérabilité au recrutement terroristes ; initiatives socio-économiques ciblant les jeunes désœuvrés ; valorisation du rôle des autorités traditionnelles et religieuses dans la prévention de l’extrémisme.
Rappelons que la lutte contre les attaques terroristes sur les axes Sikasso Bamako, Kita-Bamako, Kayes – Bamako ne peut se limiter à une réponse militaire. Elle doit s’inscrire dans une politique de sécurisation intégrée, combinant action sécuritaire, intelligence économique et cohésion sociale.
La restauration de la confiance entre l’Etat, les transporteurs et les communautés locales apparaît comme une condition essentielle pour rétablir la libre circulation des biens et des personnes, et, à terme, pour consolider la souveraineté nationale du Mali.
Quand un camion-citerne brûle sur la route, ce ne sont pas seulement des litres d’essence qui partent en fumée : ce sont des emplois, des denrées, des revenus et l’espoir de tout un peuple.
Ces terroristes veulent asphyxier le pays par la peur et la rareté. Leur objectif est clair : faire plier le Mali par la faim et la paralysie économique.
Mais la question se pose : jusqu’à quand allons-nous subir sans réagir à la hauteur du danger ?
Les forces armées maliennes ont montré qu’elles peuvent repousser les attaques au nord et au centre. Pourquoi ne pas accorder la même priorité au sud, pourtant vital pour l’économie nationale ?
Les routes de Sikasso, de Kita, Kayes sont le cœur battant du commerce malien. Laisser ces axes sans protection suffisante, c’est exposer volontairement la population à la misère et à l’humiliation.
Le gouvernement doit renforcer la présence militaire permanente sur ces routes, équiper les patrouilles, et instaurer un système d’escorte pour les convois stratégiques. Il ne s’agit pas d’une faveur aux transporteurs, mais d’un devoir régalien.
L’Etat ne peut pas tout faire seul. Les transporteurs, les syndicats et les communautés locales doivent se mobiliser.
Ne nous trompons pas : l’enjeu n’est pas seulement religieux ou idéologique. Ces attaques contre les citernes visent à étrangler Bamako, à provoquer des pénuries, et à créer une colère populaire exploitable par les ennemis de la nation.
Lutter contre ces terroristes, c’est donc aussi protéger notre souveraineté économique. Chaque convoi protégé, chaque route sécurisée, chaque information transmise aux forces armées est un pas vers la victoire.
Le Mali a connu des épreuves plus dures encore, mais il a toujours su se relever. Aujourd’hui, le combat n’est pas seulement celui des soldats : c’est celui de chaque citoyen.
Nous devons refuser la peur, refuser l’abandon, refuser que nos routes deviennent des cimetières de citernes.
Les terroristes ne pourront jamais vaincre un peuple debout, conscient de sa force et solidaire de son armée.
Le message doit être clair : Aucune route du Mali n’appartient aux terroristes. Aucun camion ne brûlera sans que la nation ne réponde. Aucune flamme ne détruira la détermination à bâtir un pays libre et uni.
Il faut en finir avec les terroristes qui brûlent nos routes et notre avenir. L’Etat doit tout seulement reprendre le contrôle des routes « bloquées ».
Djibril Founèkè
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