La résistance aux antimicrobiens (RAM) au centre d’un forum – BurkinaInfo – Toute l’information du Burkina Faso en temps réel

Un forum public consacré à la résistance aux antimicrobiens (RAM) s’est tenu ce 22 novembre 2025 à Ouagadougou, sur le thème : « Face à la résistance aux antimicrobiens : agissons maintenant pour protéger notre présent et assurer notre avenir ».

Ce forum a réuni étudiants, professionnels de santé et journalistes, avec pour objectif de sensibiliser les participants à la menace que représente la résistance aux antimicrobiens. Les différentes sessions ont permis d’aborder de manière exhaustive la situation au Burkina Faso : état de la surveillance de la RAM en laboratoire, en santé animale, dans l’environnement et la consommation des antimicrobiens.

Selon le Dr Nana Thérèse, vétérinaire et secrétaire exécutive intérimaire de One Health, la résistance aux antimicrobiens est une menace sous-estimée. « C’est un défi qui ne connaît ni frontières ni secteurs. Il affecte la santé humaine, animale et environnementale. Pourtant, il est encore temps d’agir », a-t-elle martelé.

Le Dr Nana Thérèse a rappelé les dérives liées à l’usage abusif des antibiotiques, notamment dans l’élevage et la santé humaine, favorisant le développement de bactéries résistantes. Parmi les principaux problèmes, figure l’utilisation non rationnelle des antibiotiques en santé humaine. « Vous avez dû remarquer que quatre principaux antibiotiques sont très consommés. L’amoxicilline est particulièrement utilisée, mais elle semble ne plus être efficace contre certaines bactéries », a-t-elle souligné.

Dans l’élevage, les antibiotiques sont souvent employés comme facteurs de croissance pour optimiser la rentabilité, même lorsque les animaux ne sont pas malades. Cette pratique favorise l’apparition et la propagation de bactéries multirésistantes. Par ailleurs, la vente illicite d’antibiotiques dans la rue et dans des officines non réglementées accentue ce phénomène.

Le Dr Issaka Soulama, Directeur général de l’Agence Nationale de Régulation Pharmaceutique, a mis en lumière les enjeux liés à la surconsommation d’antibiotiques comme l’amoxicilline, de moins en moins efficace.Il a insisté sur la nécessité d’une prescription médicale rigoureuse et d’une sensibilisation accrue. « Quand un antibiotique est prescrit pour sept jours, même si vous vous sentez mieux après deux jours, vous devez poursuivre le traitement complet. Cela évite la sélection de germes résistants », a-t-il conseillé.

En parallèle, la lutte contre la vente illégale d’antibiotiques et l’amélioration des conditions d’hygiène dans les établissements de santé sont impératives. Enfin, la sensibilisation des professionnels de santé, des décideurs et du grand public doit être renforcée afin d’adopter des comportements responsables face à la résistance antimicrobienne.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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