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Alerte rouge ou tempête dans un verre d’eau ? L’heure de vérité pour Bamako

Une vague d’alarmisme déferle sur Bamako. Les notes diplomatiques se multiplient, enjoignant les ressortissants étrangers à quitter le Mali ou, à défaut, à constituer des provisions vitales. Ces messages, au ton dramatique, peignent le tableau d’une capitale au bord du chaos imminent. Une angoisse légitime étreint la population locale, prise en étau entre la dégradation sécuritaire réelle et l’écho amplifié de ces avertissements étrangers. Est-ce la simple prudence des chancelleries face à une situation volatile, ou détenons-nous la clé d’une menace inédite ?

L’heure n’est plus à l’émotion stérile, mais à une analyse sereine, pour distinguer le danger avéré du spectre agité par la rumeur et les anticipations maximalistes.

 

L’écho international et la menace sûre

La série de communications émanant de plusieurs ambassades (notamment l’Ambassade des États-Unis et le Ministère français des Affaires étrangères, appelant à la plus grande vigilance et, dans certains cas, au départ des non-essentiels) est un fait incontestable et grave.

– Une Menace qui se Rapproche de Bamako

Le risque d’enlèvement d’étrangers, même confinés dans le périmètre de la capitale, est devenu très élevé. Cette menace est l’une des raisons principales de l’alerte maximale émise par les chancelleries.

Elle se matérialise par des actes récents et audacieux.

– Témoignage d’actualité: Un exemple frappant est le rapt, survenu récemment (fin septembre/début octobre), de deux ressortissants des Émirats Arabes Unis et d’un Iranien (initialement désignés comme des Quataris dans certaines communications) dont la libération serait en cours de négociation contre le paiement d’une rançon estimée à deux milliards de francs. Des informations non confirmées évoquent l’implication dans cette affaire de certains chefs influents du Sahel et d’agences de courtage britanniques comme intermédiaires.

Cet événement illustre que la capitale n’est plus un sanctuaire pour les étrangers.

– L’urgence logistique: Les recommandations d’accumulation de provisions (eau, nourriture, carburant) font directement écho aux récentes difficultés d’approvisionnement, notamment en carburant, exacerbées par l’influence et le blocus partiel de groupes comme le JINIM sur certains axes vitaux vers Bamako (comme l’axe Ségou-Bamako).

La menace est périphérique et logistique avant d’être une menace de siège direct.

– Le contexte sécuritaire global: L’ensemble du territoire malien est classé en zone rouge. L’augmentation des actes de violence, des enlèvements, et l’attaque rare mais marquante d’une base militaire à Bamako l’année dernière, confirment une dégradation générale et une proximité croissante des foyers d’insécurité avec la capitale. Les ambassades réagissent à cette réalité de tension accrue et de risque d’enlèvement élevé.

Le scénario de la chute de Bamako (Démontage)

L’interprétation la plus alarmiste de ces appels, souvent relayée par la rumeur, suggère une préparation à une offensive imminente et coordonnée visant à faire tomber la capitale.

– Forces étrangères (France/Coalition): La France n’a plus de troupes au sol au Mali. Toute action militaire directe serait une violation flagrante de la souveraineté et mènerait à une crise internationale majeure. L’hypothèse d’une intervention militaire hostile et directe contre Bamako est purement spéculative et sans fondement logistique ou politique crédible. Faible Probabilité.

– Groupes jihadistes (JINIM, GSIM): Volonté de déstabiliser, d’asphyxier économiquement (blocus partiel) et de frapper le symbole de l’État. Ces groupes excellent dans la guérilla, les IED et les attaques-surprises, pas dans la guerre conventionnelle nécessaire pour prendre une ville comme Bamako, défendue par l’Armée Malienne. Capacité de Prise de Ville Faible.

  Groupes terroristes-séparatistes (FLA/CSP): Concentrés sur des zones du Nord. Revendiquent des territoires spécifiques et non la capitale. Leur objectif principal n’est pas Bamako. Toute avancée majeure vers le Sud les exposerait militairement et diluerait leur force. Capacité d’Action sur Bamako Très Faible.

– Verdict lucide: La capacité des groupes armés à lancer une offensive conventionnelle massive, comparable à la prise de Kaboul par les Talibans, est inexistante. Ils ne disposent ni du commandement unifié, ni de la logistique, ni de l’armement lourd nécessaire pour vaincre les Forces armées maliennes (FAMa) dans une confrontation urbaine.

L’objectif actuel est la déstabilisation, la création de panique et la menace logistique, non la prise de l’État par la force conventionnelle.

Protéger la quiétude nationale

La véritable bataille aujourd’hui se joue dans les esprits. La panique est l’arme la plus efficace du terrorisme, car elle paralyse l’économie, érode la confiance dans l’État et sape la cohésion sociale.

– L’objectif des chancelleries: Les ambassades ont un devoir minimaliste de protection maximale de leurs citoyens. Leurs avis sont basés sur le principe de précaution absolue, qui doit être interprété comme tel : un signal d’alerte maximum face à une menace élevée, mais pas nécessairement comme l’annonce d’une défaite militaire imminente.

– Le rôle de la population locale: La population malienne est la première ligne de défense contre la panique. Comprendre la nature de la menace (dégradation sécuritaire périphérique, logistique, et risque accru d’enlèvement) est essentiel. Les FAMa, malgré les défis, restent la force défensive la plus puissante du pays.

– L’appel à la lucidité: Ne laissons pas l’inquiétude se transformer en terreur. L’accumulation de provisions est une mesure de résilience pragmatique face aux difficultés d’approvisionnement, et non une préparation à un siège fatal. La vie doit continuer, l’économie doit tourner, et la confiance dans les forces de défense doit être maintenue.

Ancrer la résilience dans la réalité

Bamako n’est pas sous le joug d’une offensive conventionnelle imminente, et la panique est notre pire ennemi.

L’analyse objective démontre que si le risque est élevé, la menace d’une chute de la capitale est grandement exagérée par la lecture maximaliste des avis diplomatiques.

Le vrai danger réside dans l’asphyxie économique, la perte de moral, et le risque avéré de rapt d’étrangers et de personnalités influentes.

C’est en faisant preuve de vigilance accrue, de sérénité inébranlable et de confiance en notre capacité de résilience collective que nous triompherons de cette nouvelle phase de pression. Restons soudés, lucides, et refusons de céder au message de désespoir que les ennemis de la nation cherchent à propager.

Mesures conservatoires: Le guide de la résilience citoyenne

De l’anxiété à l’action: Le pouvoir est dans la préparation…

La vraie force d’une capitale ne réside pas seulement dans ses murs, mais dans la capacité de ses habitants à faire face à l’adversité avec calme et pragmatisme. Plutôt que de céder à l’alarmisme, la population locale doit transformer l’inquiétude en action réfléchie.

Les appels à constituer des provisions ne sont pas une prophétie de fin du monde, mais une invitation à la résilience autonome.

Le stock stratégique familial

La constitution de provisions n’est pas un luxe, mais une précaution essentielle face aux ruptures de chaîne d’approvisionnement (blocus partiel, difficultés de transport).

1. La réserve alimentaire (30 jours de tranquillité):

– Priorité aux denrées de longue conservation (riz, mil, légumineuses, pâtes). Privilégiez les produits locaux.

– Assurez des sources de protéines et d’énergie (huile, sucre, sel, conserves).

  Appliquez la rotation des stocks (premier entré, premier sorti) pour éviter le gaspillage.

2. L’autonomie en eau (La Source de Vie):

– Stockez des bidons d’eau potable scellés (au moins 4 litres/personne/jour pour la boisson et l’hygiène).

– Prévoyez des moyens de traitement: pastilles de purification et/ou ébullition.

Gestion de l’énergie et des déplacements

La crise du carburant affecte directement les transports et la production d’électricité de secours.

1. Carburant et alternatifs:

– Maintenez une petite réserve sécurisée de carburant pour les urgences. (Attention: Le stockage d’essence ou de gasoil est très dangereux et doit être sécurisé.)

– Réduisez la dépendance au carburant: utilisez l’énergie solaire pour l’éclairage et la recharge, et privilégiez les foyers améliorés.

2. Communication et information:

– Chargez régulièrement téléphones et batteries externes. Un poste radio à piles ou à manivelle est essentiel en cas de coupure.

– Vigilance vs panique: Suivez les informations officielles et les sources locales fiables. Évitez de relayer les rumeurs non vérifiées.

Organisation et Soutien Communautaire

La résilience collective est toujours plus forte que l’effort individuel.

– La solidarité voisine: Identifiez les compétences utiles (infirmier, mécanicien, source d’eau alternative) au sein de votre voisinage.

– Soutenez discrètement les familles moins favorisées pour éviter le désordre social

Sécurité et Vigilance (Cruciale contre l’enlèvement):

– Renforcez les comités de vigilance de quartier en lien avec les forces de sécurité locales.

  Limitez l’exposition: Évitez les déplacements inutiles, surtout la nuit. Soyez extrêmement discret sur vos habitudes, itinéraires et vos biens.

La discrétion est une forme de sécurité essentielle pour tout étranger ou personnalité. Ne vous rendez pas dans les zones de rassemblement ou de forte affluence.

Le maître-mot est la préparation sereine. En agissant maintenant sur ces aspects concrets, chaque citoyen de Bamako contribue non seulement à sa propre sécurité, mais aussi à la stabilité et à la quiétude de l’ensemble de la capitale. La véritable force de la nation se mesure à la résilience de son peuple.

AK DRAMÉ

 

Crédito: Link de origem

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