Nouvelle tentative de coup d’Etat dans une ancienne colonie française en Afrique. Des militaires béninois ont annoncé tôt ce dimanche matin sur la télévision publique avoir « démis de ses fonctions » le président Patrice Talon, qui devait passer la main en avril prochain après dix ans au pouvoir. Ce groupe de militaires, qui se proclame « le Comité militaire pour la refondation (CMR) », « réuni dimanche 7 décembre 2025, a délibéré et décidé ce qui suit : M. Patrice Talon est démis de ses fonctions de président de la République », ont déclaré les militaires.
L’entourage du président s’est voulu rassurant. « Il s’agit d’un groupuscule de personne qui ont uniquement la télévision. L’armée régulière reprend le contrôle. La ville [Cotonou, la capitale] et le pays sont totalement sécurisés, le président et sa famille aussi », a déclaré une source militaire dans l’entourage du président. Plusieurs témoins ont cependant déclaré avoir entendu des « coups de feu » ou des « tirs en rafale » dans la capitale, où la tentative de coup d’État semblait toujours en cours ce dimanche matin.
La vie quotidienne a priori pas perturbée
« Tout est sous contrôle. Ils n’ont pas réussi à prendre le domicile du chef de l’État et la présidence de la République. C’est une question de temps pour que tout rentre dans l’ordre. Le nettoyage suit bien son cours », avait poursuivi plus tôt la militaire dans l’entourage du président. Ce dimanche matin, l’accès à la télévision nationale et à la présidence étaient bloqués par des militaires. Les accès à plusieurs zones, notamment le Sofitel, hôtel cinq étoiles de la capitale économique, tout comme les quartiers regroupant des institutions internationales étaient également interdits. Aucune présence militaire n’était toutefois signalée à l’aéroport et dans le reste de la ville, la population vaquait à ses occupations.
L’ambassade de France avait rapporté plus tôt sur X que « des coups de feu ont été signalés à Camp Guezo, à proximité du domicile du président de la République », à Cotonou, et appelé les Français à rester à leurs domiciles « par mesure de sécurité ».
L’histoire politique du Bénin a été jalonnée de plusieurs coups d’État ou tentatives. Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, doit arriver en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution. Le principal parti d’opposition est écarté de la course qui opposera le parti au pouvoir et un opposant dit « modéré ». S’il est salué pour le développement économique du Bénin, Patrice Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d’avoir opéré un virage autoritaire dans un pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.
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