Cameroun : alerte sur une déclaration anticipée sur RFI

À la veille de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, une note confidentielle circule dans les milieux politiques et médiatiques de Yaoundé. Selon ce document, Issa Tchiroma Bakary envisagerait de se proclamer vainqueur de l’élection dès demain matin, sur les antennes de RFI. Une initiative jugée « prématurée » par les autorités camerounaises, qui menacent de réagir fermement si cette déclaration est diffusée.

« Toute diffusion allant dans ce sens entraînerait une réaction immédiate, notamment la fermeture des six émetteurs FM de RFI au Cameroun », aurait averti René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication.

🔥 Une communication jugée explosive

D’après les informations consultées par 237online.com, le Ministère de la Communication aurait officiellement mis en garde la Direction Afrique de RFI, lui rappelant les « conséquences diplomatiques et sécuritaires » d’une telle diffusion.
Cette note, également transmise au MINAT, invite les autorités à prendre des dispositions préventives pour éviter tout débordement.

Un haut cadre d’un organe public de communication, sous anonymat, déclare :

« Ce n’est pas du jeu. Si RFI prête son antenne à une déclaration de victoire unilatérale, elle deviendra partie prenante du conflit post-électoral. »

🗳️ Un contexte déjà sous tension

Depuis la fermeture des 31 670 bureaux de vote, le Cameroun vit une période d’incertitude. Alors que les dépouillements se poursuivent, plusieurs formations politiques ont déjà revendiqué la victoire.
Le Conseil constitutionnel, seul organe habilité à proclamer les résultats, a annoncé qu’il ne le fera pas avant le 26 octobre 2025.

Pour de nombreux observateurs, une déclaration de victoire prématurée pourrait raviver les tensions et compromettre la stabilité nationale.
« Nous avons déjà vu ce genre de scénario ailleurs. Le Cameroun n’a pas besoin d’un remake ivoirien », prévient un politologue de l’Université de Douala.

🌍 RFI au cœur d’un dilemme éditorial

La Radio France Internationale, très suivie en Afrique francophone, se retrouve dans une position délicate. Si elle choisit de diffuser la déclaration de Tchiroma, elle risque des représailles immédiates sur le territoire camerounais.
À l’inverse, refuser de la diffuser pourrait être interprété comme une censure politique.

Un journaliste local résume la situation :

« RFI marche sur un fil. Le moindre mot peut être pris comme un soutien ou une provocation. »

Pour l’heure, la rédaction Afrique de la station n’a émis aucun communiqué officiel.

À quelques jours de la proclamation des résultats, le Cameroun retient son souffle.
Entre prudence gouvernementale et stratégies de communication des candidats, la tension monte d’un cran.
Mais une question persiste : RFI diffusera-t-elle cette déclaration risquée, au prix d’une crise diplomatique ?