Le cacao représente 15 % du PIB du secteur primaire camerounais. Et pourtant, sa production fait face à des défis croissants : déforestation, traçabilité et pressions des marchés européens. À l’occasion de la Journée internationale du cacao, célébrée les 30 septembre et 1er octobre 2025 à Douala, le WWF Cameroun a réuni producteurs, entreprises et institutions autour d’un mot d’ordre : produire mieux, sans détruire.
« Le cacao, c’est l’âme de notre économie. Mais il faut le sauver de la déforestation », a confié un responsable coopératif de Nkongsamba. Le Cameroun peut-il réussir ce pari écologique sans freiner sa croissance ?
Douala au cœur du dialogue mondial sur le cacao durable
Le rendez-vous, organisé par le WWF Cameroun et ses partenaires, portait sur le thème “Cacao durable et climat résilient”. L’objectif : renforcer la coopération entre acteurs publics et privés pour rendre la filière plus respectueuse de l’environnement.
Au programme : échanges sur la traçabilité du cacao, la lutte contre la déforestation et la mise en conformité avec les nouvelles normes européennes.
Des experts ont présenté plusieurs pistes, dont une “feuille de route zéro-déforestation” et un plan de soutien aux coopératives locales.
« Il ne s’agit pas seulement de produire plus, mais de produire durablement », a expliqué Alain Ononino, directeur du WWF Cameroun. « Nos producteurs doivent être outillés pour comprendre les exigences du marché européen, sans perdre leur autonomie économique. »
Les enjeux économiques et sociaux pour les producteurs
Derrière les discours, les attentes sont fortes. Les planteurs réclament des prix justes et un accès équitable aux marchés internationaux.
Les discussions ont aussi abordé la nécessité de récompenser les producteurs écoresponsables, par des incitations financières et des mécanismes de certification adaptés au contexte camerounais.
Selon un rapport du WWF, plus de 600 000 familles vivent directement du cacao au Cameroun. « Quand un producteur coupe une forêt, ce n’est pas par méchanceté, c’est par survie. Il faut donc lui offrir des alternatives », témoigne un agronome basé à Melong.
L’événement a également mis en avant le rôle des femmes dans les coopératives durables, une évolution saluée par le public présent à Douala.
Un modèle de cacao “vert-rouge-jaune” en construction
Le Cameroun ambitionne de devenir un modèle africain de cacao durable, alliant performance économique et respect de la nature.
Le WWF s’est engagé à poursuivre la formation des producteurs et à développer des outils numériques pour tracer chaque fève depuis la plantation jusqu’à l’export.
« On veut que le consommateur européen sache que son chocolat vient d’une ferme camerounaise responsable », a résumé un représentant du ministère de l’Agriculture.
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