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Cameroun – Chefs de blocs : l’État fixe les limites

La confusion est désormais officiellement levée. À Yaoundé, une note d’information datée du 31 octobre 2025 recadre clairement le statut des chefs de blocs au Cameroun. Face aux abus constatés sur le terrain — titres usurpés, usage du drapeau national, pouvoirs autoproclamés — l’administration rappelle que ces acteurs ne sont ni des autorités traditionnelles ni administratives. Un rappel ferme, destiné à restaurer l’ordre et la hiérarchie. Cette affaire chefs de blocs Cameroun marque-t-elle la fin des dérives ?

Condensé destiné à tous les chefs de blocs du Cameroun.
Ce texte synthétise les quatre points suivants :

➡️ le statut réel des chefs de blocs,
➡️ leur rôle et limites,
➡️ la hiérarchie traditionnelle (chefs 1er, 2ème, 3ème degré),
➡️ la question du drapeau national.

Ce document peut servir de référence nationale ou de note d’information officielle à afficher dans toutes les chefferies, sous-préfectures ou réunions communautaires.

NOTE D’INFORMATION À L’INTENTION DES CHEFS DE BLOCS DU CAMEROUN

Objet : Clarification sur le statut, le rôle et les limites des Chefs de Blocs dans l’organisation administrative et traditionnelle du Cameroun

  1. ) Contexte

Dans le cadre de la bonne organisation sociale et administrative des quartiers et villages, il a été constaté une confusion persistante quant au statut, au rôle et aux attributions des chefs de blocs.
La présente note a pour objet de rappeler la position officielle de l’administration camerounaise, les règles de hiérarchie coutumière, ainsi que les limites d’action de ces collaborateurs communautaires.

  1. ) Statut des chefs de blocs

Le chef de bloc n’est pas une autorité administrative reconnue par la loi.
Aucun texte législatif ou réglementaire ( ni le décret n°77/245 du 15 juillet 1977 fixant les règles d’organisation des chefferies traditionnelles, ni le Code général des collectivités territoriales décentralisées) ne mentionne cette fonction.

➡️ Il s’agit d’un relais communautaire, désigné par le chef de quartier ou de village, souvent à titre bénévole, pour aider à la communication et à la sensibilisation dans un secteur donné.

  1. ) Rôle et missions

Les chefs de blocs ont pour mission principale de :

Relayer les instructions du chef de quartier, de la chefferie ou de l’administration ;

Transmettre les informations locales (recensement, hygiène, sécurité, litiges mineurs, etc.) ;

Sensibiliser les populations sur les actions publiques et les comportements civiques ;

Alerter les autorités en cas de désordre, d’insécurité ou de tension sociale.

👉 Ils sont des agents d’appui, non des autorités.

  1. ) Pouvoirs et limites

Les chefs de blocs n’ont pas de pouvoir administratif.
Ils ne peuvent pas :

signer de documents officiels (attestations, certificats, convocations, autorisations, etc.) ;

percevoir de frais ou contributions au nom de l’administration ;

se substituer au chef de quartier, au chef traditionnel ou à l’autorité administrative ;

intervenir dans les affaires judiciaires, policières ou politiques.

➡️ Tout document signé par un chef de bloc n’a pas de valeur légale et ne peut être reconnu par l’administration.

  1. ) Hiérarchie des chefferies traditionnelles

L’organisation coutumière reconnue par l’État comporte trois degrés de chefferies :

Degré Titre officiel Territoire Tutelle administrative et titre d’honneur

Degré : 1er degré Chef supérieur d’un grand groupement (tribu) Tutelle : Préfet / MINAT
Titre d’honneur : Sa Majesté
Degré officiel : 2ème degré Chef de groupement regroupe plusieurs villages de 3ème degré
Tutelle : Sous-préfet Titre d’honneur : Sa Majesté
Degré : 3ème degré Chef de village / quartier base de la structure coutumière
Tutelle : Sous-préfet
Titre d’honneur : Sa Majesté (usage respectueux)

Le chef de bloc est subordonné au chef de quartier ou de village (3ème degré) et ne fait pas partie de cette hiérarchie officielle.

  1. ) Usage du drapeau national 🇨🇲

Le drapeau de la République est un symbole de souveraineté de l’État.
Son usage est strictement réservé :

aux bâtiments publics (mairies, écoles, commissariats, sous-préfectures, etc.) ;

aux chefferies traditionnelles reconnues par arrêté du MINAT (1er, 2e ou 3e degré) ;

aux institutions nationales et forces de défense.

➡️ Les chefs de blocs n’ont pas le droit d’hisser le drapeau national devant leurs domiciles, car ils ne représentent pas l’État.
Cela serait considéré comme un usage abusif d’un symbole républicain.

Les chefs de blocs peuvent cependant apposer :

une plaque d’identification (“Chef de bloc – Bloc X – Quartier ou Village .)

ou afficher les communications de la chefferie reconnue.

  1. ) Message à l’ensemble des chefs de blocs du Cameroun

Les chefs de blocs sont des partenaires précieux dans la gestion de proximité, la paix et la cohésion sociale.
Toutefois, ils doivent agir dans le respect de la hiérarchie administrative et traditionnelle,
éviter toute confusion d’autorité,
et collaborer étroitement avec le chef de quartier ou de village reconnu par le MINAT.

Le respect des symboles de la République, de la hiérarchie coutumière et des institutions de l’État est une exigence de discipline, de patriotisme et de bonne gouvernance locale.

  1. ) Conclusion

Le chef de bloc est un acteur communautaire, non une autorité administrative.
Son efficacité dépend de sa discipline, de son respect des institutions, et de sa collaboration loyale avec la chefferie et les autorités locales.
Chaque chef de bloc doit s’en tenir à son rôle de relais social et citoyen, au service de la paix et de l’ordre dans sa communauté.

Fait à Yaoundé, le 31 octobre 2025.

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