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Cameroun – Dilemme sahélien ► la théorie choc de Simo Djom

Après avoir théorisé le « châtiment géopolitique », Maurice Simo Djom revient avec un nouveau concept percutant dans L’État de l’Afrique 2025 : le dilemme sahélien. Le politologue camerounais y décrypte le paradoxe des militaires au pouvoir au Mali, Niger et Burkina Faso, partagés entre l’idéal de refondation révolutionnaire et la pression d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Une lecture dense et audacieuse de l’Afrique contemporaine, qui interroge : les juntes sahéliennes peuvent-elles vraiment transformer leurs États sans devenir autoritaires ?

🌍 Le “dilemme sahélien” : entre refondation et tentation du pouvoir

Selon Maurice Simo Djom, les militaires sahéliens font face à une équation presque insoluble : « s’ils se civilisent, ils perdent le contrôle ; s’ils se maintiennent, ils risquent la dérive totalitaire. »
Ce “dilemme sahélien” s’explique par la nature même de leur pouvoir : né d’un rejet du système libéral imposé par l’Occident, mais en quête d’une légitimité politique durable.

Le chercheur observe que les transitions militaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont dépassé le cadre classique du coup d’État :

« Elles deviennent des projets de refondation politique et civilisationnelle, » écrit-il.

Ces régimes, souligne-t-il, veulent redéfinir la souveraineté africaine, rompre avec la “vassalisation géopolitique”, et bâtir un modèle centré sur la discipline, la solidarité panafricaine et la rupture avec les tutelles étrangères.

⚖️ Entre “fétichisme électoral” et révolution sociale

L’auteur critique ce qu’il nomme le “fétichisme électoral”, cette croyance qu’une élection suffit à résoudre les crises d’un pays. Pour lui, cette illusion empêche les sociétés africaines de traiter les causes profondes de leurs déséquilibres :

« Les élections, quand elles ne reposent pas sur une refondation sociale, ne font que recycler les mêmes contradictions. »

Le dilemme sahélien, poursuit-il, naît de ce tiraillement :

  • soit suivre la voie du libéralisme et échouer à transformer la société ;
  • soit tenter une refonte radicale et risquer la dérive totalitaire.

Cette tension se manifeste déjà dans les politiques de contrôle, les restrictions des libertés, et la volonté de façonner un “homme nouveau”, une tentation totalitaire que Simo Djom compare à celle décrite par Marie-Anne Matard-Bonucci dans ses travaux sur les régimes révolutionnaires.

🔎 De “Yovodah” au “châtiment géopolitique” : la continuité d’une pensée

Avant ce nouveau concept, L’État de l’Afrique 2024 introduisait déjà la notion de “châtiment géopolitique”, décrivant la punition historique infligée à Haïti pour avoir été la première république noire libre.
Simo Djom y voyait la preuve que la domination occidentale s’exerce toujours, sous d’autres formes.

Le dilemme sahélien s’inscrit dans cette même lignée : celle d’un panafricanisme lucide, non romantique, qui met en garde contre les mirages du populisme et les manipulations internationales.
Sa revue ambitionne de construire une “perspective africaine de l’Afrique”, un regard scientifique et endogène sur la politique du continent.

🧠 Une œuvre qui bouscule les certitudes

Avec L’État de l’Afrique 2025, Maurice Simo Djom signe une analyse à la fois philosophique et politique, qui pose la question du temps de la révolution africaine.
Peut-on réformer sans démocratie ? Peut-on construire la souveraineté sans liberté ?
Des interrogations qui hantent le Sahel aujourd’hui et que le Camerounais formule avec rigueur et audace.

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