Douala est en ébullition. Quelques heures après la proclamation officielle de la victoire de Paul Biya à la présidentielle de 2025, un journaliste a été poignardé à mort par des manifestants en furie. Selon plusieurs témoins, l’homme, qui tentait simplement de rejoindre son lieu de travail, a été pris à partie après que la foule l’a accusé d’appartenir à la CRTV.
« Ils criaient Tuez-le, il est de la CRTV ! », rapporte un riverain encore sous le choc.
Une confusion tragique, car la victime, selon des proches, n’a jamais travaillé pour le média public. Ce drame jette une ombre lourde sur le climat tendu qui règne actuellement dans la capitale économique du Cameroun.
Douala sous tension après la réélection de Paul Biya
Depuis l’annonce des résultats officiels par le Conseil constitutionnel, la ville de Douala vit au rythme de manifestations et de violences sporadiques. Des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers, notamment à Akwa, Bepanda et Bonabéri, où la police antiémeute tente difficilement de contenir la colère des protestataires.
« C’est le chaos total, on entend des cris, des gaz lacrymogènes, les gens courent dans tous les sens », témoigne un habitant joint par 237online.com.
Les forces de sécurité ont été déployées massivement pour ramener le calme, tandis que plusieurs commerces ont fermé leurs portes. Ce climat explosif fait suite à la proclamation de Paul Biya comme vainqueur du scrutin du 12 octobre, un résultat rejeté par certains partis d’opposition.
Une tragédie symbolique du malaise post-électoral
Le meurtre du journaliste – dont l’identité n’a pas encore été rendue publique – illustre la confusion et la polarisation extrême de la période post-électorale.
Selon des sources locales, la victime aurait été dépouillée de ses effets personnels après l’agression.
« Ce n’était pas un militant, juste un citoyen qui voulait passer », explique un témoin.
La détérioration du climat politique alimente désormais un cycle de violence inquiétant, alors que les appels au calme se multiplient. Des associations de presse et des ONG locales ont déjà dénoncé un crime abject, réclamant justice et protection pour les journalistes, particulièrement exposés dans ce contexte.
Des appels au calme se multiplient
Les autorités locales exhortent les populations à éviter toute escalade. Des voix issues de la société civile appellent également à préserver la paix civile.
« On peut revendiquer sans détruire, sans tuer », a déclaré un responsable communautaire à Douala II.
Pour l’instant, la tension reste palpable. Plusieurs quartiers demeurent sous surveillance, et les autorités promettent une enquête rapide pour retrouver les auteurs de ce meurtre qui choque tout le pays.
Ce drame de Douala rappelle à quel point le Cameroun traverse une phase délicate, où la colère populaire et la désinformation peuvent coûter des vies.
Alors que le pays tente de tourner la page du scrutin, une question s’impose : combien de victimes faudra-t-il encore avant le retour au calme ?
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