Alors que les Camerounais votent pour élire leur prochain président, de nombreuses zones du pays subissent des lenteurs inquiétantes, voire des coupures totales d’Internet. Depuis tôt ce matin, plusieurs utilisateurs dénoncent sur les réseaux sociaux « une connexion qui ne passe plus du tout ».
« Ce n’est pas normal, même les appels WhatsApp ne marchent pas ! », témoigne Josiane, commerçante à Bafoussam. Une situation qui sème confusion et frustration à travers le pays.
Faut-il y voir une panne technique ou une manœuvre politique ? Et surtout, comment les citoyens peuvent-ils continuer à s’informer malgré ces blocages ?
📡 Coupure d’Internet : un phénomène récurrent pendant les élections au Cameroun
Ce 12 octobre 2025, jour du scrutin présidentiel, la connexion Internet connaît de fortes perturbations dans plusieurs régions, notamment à Yaoundé, Douala et Bamenda. Des organisations comme Access Now et le réseau #KeepItOn avaient déjà mis en garde contre un risque de « blackout numérique » avant le vote.
D’après le collectif Internet Without Borders, plus de 60 % des internautes camerounais signalent des ralentissements inhabituels depuis minuit. Les réseaux sociaux comme Facebook, X (ex-Twitter) et WhatsApp semblent particulièrement affectés.
« À chaque élection, on dirait qu’on nous débranche », lance un étudiant de l’Université de Dschang, amer.
Ces restrictions, souvent justifiées par des raisons de “sécurité nationale”, privent pourtant les citoyens d’un outil crucial de communication et d’observation électorale.
🧭 Que faire quand Internet rame ou se coupe totalement ?
Même sans connexion stable, il existe des moyens sûrs et légaux de rester informé et de communiquer :
- Écoutez les radios locales et nationales : CRTV, Radio Balafon, ou ABK Radio relaient en direct les résultats partiels et les réactions.
- Utilisez les services SMS et USSD des institutions électorales pour confirmer votre centre ou signaler un incident.
- Partagez les informations vérifiées par voie orale, à travers les quartiers, églises, et marchés — des canaux qui gardent encore toute leur force au Cameroun.
- Notez les faits importants (heure, lieu, témoin) si un incident survient, pour les rapporter plus tard à un média local ou une ONG.
- Contactez les observateurs agréés (ELECAM, Transparency Cameroon, RSF) pour signaler toute irrégularité sans vous exposer.
Ces gestes simples permettent de maintenir un fil d’information citoyenne, même quand le réseau vacille. Et surtout, ils renforcent la vigilance collective.
🌍 Un enjeu démocratique au-delà du numérique
La coupure d’Internet n’est pas qu’un problème technique — c’est une question de droit à l’information.
Dans un contexte électoral sensible, chaque minute sans connexion prive des milliers de Camerounais de leur voix en ligne.
« On ne demande pas la lune, juste pouvoir suivre ce qui se passe dans notre propre pays », soupire un enseignant de Garoua.
Face à ces restrictions, les experts appellent à une réforme urgente des politiques numériques, afin que le Cameroun garantisse la transparence et la confiance électorale à l’ère du digital.
Entre lenteur, blocage et frustration, les Camerounais redoublent d’ingéniosité pour garder le lien.
Si Internet chancelle, la détermination citoyenne, elle, ne faiblit pas.
Et vous, comment vivez-vous cette journée d’élection sans réseau stable ?
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