La tension est montée d’un cran ce lundi 3 novembre 2025 dans les gares routières du Cameroun.
Les transporteurs ont massivement respecté le mot d’ordre de grève de trois jours lancé par Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à la présidentielle du 12 octobre.
Face à la paralysie progressive du secteur, le Ministre des Transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a convoqué une réunion d’urgence ce mardi 4 novembre à 11 h précises, dans la salle de conférences de son cabinet à Yaoundé.
Une concertation décisive pour tenter de désamorcer la crise avant la prestation de serment du président Paul Biya prévue le 6 novembre.
Une grève nationale qui prend de l’ampleur
Depuis ce matin, les principales gares routières de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Ngaoundéré et Garoua tournent au ralenti.
Les bus interurbains sont restés stationnés, les agences désertes et plusieurs axes routiers quasi vides.
Un responsable du syndicat des transporteurs confie à 237online.com :
« Ce n’est pas du jeu ! Nous avons suivi l’appel au mot d’ordre parce que les conditions ne changent pas. Le carburant est cher, les taxes augmentent et nos routes sont un enfer. »
Le mot d’ordre, prévu du 3 au 5 novembre, s’inscrit dans une campagne de désobéissance civile initiée par Issa Tchiroma pour contester les résultats de la dernière élection présidentielle.
Le ministre réagit pour éviter la paralysie totale
Conscient du risque d’un blocage économique majeur, le Ministre des Transports a pris les devants.
Dans un communiqué radio-presse signé le 3 novembre 2025, il invite les présidents des organisations socio-professionnelles de transporteurs et conducteurs routiers à une concertation d’urgence.
“Le but est de trouver rapidement une issue responsable, sans aggravation de la situation”, confie une source ministérielle.
Les discussions porteront sur la reprise immédiate des activités, la sécurisation des trajets interurbains, et surtout, le rétablissement de la fluidité du trafic avant la cérémonie d’investiture présidentielle.
Une crise à la veille de la prestation de serment
La grève des transporteurs tombe à un moment politiquement sensible : le président Paul Biya doit prêter serment le jeudi 6 novembre 2025 devant le Parlement réuni à Yaoundé.
Les autorités redoutent que cette mobilisation sociale ne fasse tache d’huile dans d’autres secteurs, déjà fragilisés par les appels à la contestation.
« Le pays ne peut pas être à l’arrêt à trois jours d’un événement national », soupire un cadre du RDPC joint par 237online.com.
Dans les coulisses, plusieurs gouverneurs et préfets ont également tenu des réunions de crise pour maintenir la circulation des biens et des personnes.
Le dialogue, ultime carte du gouvernement
Selon des observateurs, cette rencontre de mardi sera un test pour le gouvernement, partagé entre fermeté et recherche d’apaisement.
Certains syndicats réclament des mesures économiques concrètes : baisse des taxes, suspension des contrôles abusifs et subvention du carburant.
Mais d’autres, plus radicaux, estiment que “sans changement politique, rien ne bougera”.
Le ministre Ngalle Bibehe, souvent perçu comme un technocrate modéré, devra trouver les mots justes pour convaincre les leaders routiers de lever le mot d’ordre sans perdre la face.
Entre grève économique et bras de fer politique, la situation reste tendue.
Le gouvernement joue une partie serrée à 48 heures d’un moment hautement symbolique.
Cette réunion d’urgence du 4 novembre dira si le dialogue peut encore prévaloir dans un pays où les moteurs, tout comme les esprits, semblent décidément échauffés.
👉 Reste à savoir : les transporteurs céderont-ils à l’appel du ministre ou maintiendront-ils la pression ?
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