Un drame d’une rare horreur secoue la capitale camerounaise. À Yaoundé, un militaire aurait violé et tué son fils âgé de huit ans dans la nuit du 5 octobre 2025. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la gendarmerie de Melen, l’enfant aurait subi des violences répétées avant de succomber à ses blessures. La population, bouleversée, réclame justice et une meilleure protection des enfants victimes d’abus familiaux. Jusqu’à quand ces crimes passeront-ils sous silence ?
Un drame familial insoutenable à Melen
Le quartier Melen s’est réveillé dans la stupeur ce 5 octobre. Selon les témoins, le petit Théophile, visiblement blessé, a tenté de s’enfuir de la maison pour demander de l’aide. Quelques instants plus tard, il s’est effondré dans la rue.
« On a entendu ses cris, puis plus rien… », raconte un voisin encore tremblant.
Alertée par les habitants, la brigade de gendarmerie est intervenue immédiatement. Le garçon a été retrouvé inconscient, marqué par des traces de sévices graves. Il a été conduit d’urgence au Centre de formation technique des armées d’Ekounou (CFTA), où il est malheureusement décédé peu après son admission.
Le rapport du médecin légiste mentionne de multiples lésions internes et externes, confirmant des violences répétées et des agressions sexuelles. Une affaire qui glace le sang et met en lumière les dérives de certains foyers violents.
Quand la peur étouffe la justice
L’auteur présumé, Sylvestre E., militaire de profession, aurait usé de son statut pour intimider son entourage.
Selon l’enquête, la mère du garçon avait quitté le domicile conjugal depuis plusieurs années à cause de violences conjugales, laissant l’enfant sous la garde du père.
« Ce n’est pas la première fois que de tels drames se produisent. Beaucoup de femmes fuient, mais la loi ne les protège pas assez », déplore une militante de l’ONG Voix d’Enfant à Yaoundé.
Les enquêteurs évoquent un contexte d’impunité et de peur sociale : plusieurs voisins affirment avoir entendu des cris à maintes reprises, sans jamais oser intervenir. Une omerta qui traduit un profond malaise au sein de certaines communautés urbaines.
Le Cameroun face à l’urgence de protéger ses enfants
Chaque année, des dizaines d’enfants camerounais sont victimes de violences domestiques. Les associations dénoncent le manque de suivi social et de dispositifs d’alerte.
La loi sur la protection de l’enfant prévoit pourtant des peines sévères contre tout auteur de maltraitance ou d’abus.
Pour les spécialistes, le cas de Melen doit servir d’électrochoc national :
« Tant qu’on continuera à minimiser la violence familiale, ces crimes se répéteront. Il faut des cellules d’écoute et une éducation à la non-violence dès l’école », explique le sociologue Lambert Mbida.
Le meurtre du jeune Théophile n’est pas qu’un drame familial, c’est un appel à la conscience collective. Il rappelle l’urgence d’un sursaut moral et institutionnel pour protéger les plus vulnérables.
Le Cameroun saura-t-il enfin briser le silence face aux violences familiales ?
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