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Cameroun – Interdiction des mototaxis ► Mesure choc à Bertoua

C’est une mesure forte prise dans un contexte tendu. Le préfet du département du Lom et Djérem, dans la région de l’Est, a signé le 29 octobre 2025 un arrêté préfectoral interdisant la circulation des motos-taxis de 18 h à 5 h du matin sur toute l’étendue du département.
Cette décision, motivée par des impératifs de sécurité publique, vise à “prévenir les troubles et garantir l’ordre”. Mais sur le terrain, certains conducteurs dénoncent “une mesure brutale qui met en péril leur gagne-pain”. Jusqu’où ira cette restriction nocturne ?

Une interdiction motivée par la sécurité publique

L’arrêté, signé par le préfet Nkweti Simon Ndooh, Administrateur civil principal, s’appuie sur la Constitution et plusieurs décrets de 2008 et 2024 relatifs à l’organisation administrative du Cameroun.

« Il est interdit à compter de la date de signature du présent arrêté, la circulation des mototaxis sur l’étendue du département du Lom et Djérem, de 18 h à 5 h du matin », peut-on lire dans le document officiel.

Le texte ordonne en outre l’interpellation systématique des contrevenants par les forces de maintien de l’ordre et la mise en fourrière des motos saisies. Une fois les conditions de sécurité jugées stables, la circulation pourra être rétablie.

Cette mesure s’inscrit dans une série d’initiatives préfectorales visant à contenir la montée d’actes de vandalisme et d’agressions nocturnes observées à Bertoua et dans plusieurs localités du Lom et Djérem.

Les réactions : entre compréhension et frustration

Dans la ville de Bertoua, la nouvelle a suscité des réactions partagées.
“Nous comprenons le besoin de sécurité, mais on aurait préféré un couvre-feu partiel”, confie un conducteur de mototaxi rencontré au carrefour Nkolbikon.
Du côté des habitants, certains saluent une mesure “nécessaire pour ramener le calme” après les troubles survenus dans plusieurs villes du pays depuis la proclamation des résultats présidentiels.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires affluent. Certains y voient une “punition collective”, d’autres saluent “un acte d’autorité face à l’insécurité ambiante”.

Une application stricte annoncée

Le préfet a instruit les sous-préfets, le commandant de la compagnie de gendarmerie et l’ensemble des forces de sécurité de veiller à une application rigoureuse et sans exception de la mesure.

« Chacun, en ce qui le concerne, est chargé de la stricte application du présent arrêté », conclut le texte.

Les autorités locales invitent la population à faire preuve de discipline, soulignant que le rétablissement de la circulation nocturne dépendra du retour complet du calme.
Pour beaucoup, cette décision symbolise la fermeté de l’administration face à un contexte national encore sensible après la présidentielle d’octobre.

L’interdiction des mototaxis de nuit à Bertoua et dans le Lom et Djérem illustre la volonté du gouvernement local de restaurer l’ordre.
Mais au-delà de la sécurité, la mesure relance un débat de fond : comment concilier lutte contre l’insécurité et survie économique des travailleurs du secteur informel ?

Crédito: Link de origem

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