Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary a appelé les Camerounais à observer trois jours de « villes mortes » du 3 au 5 novembre 2025. Une sortie jugée alarmiste et dangereuse par plusieurs observateurs, dans un contexte post-électoral déjà tendu.
L’ancien ministre, devenu chef du FSNC, évoque une « révolte populaire » contre des résultats qu’il estime truqués. Mais son appel à la paralysie du pays interroge : s’agit-il d’un cri du cœur ou d’une tentative de déstabilisation ?
🔹 Un discours de colère… aux relents populistes
Dans sa longue déclaration publiée sur Facebook, Issa Tchiroma affirme que « la volonté du peuple a été confisquée » et que les Camerounais « ont été réprimés dans le sang ».
Un ton martial, presque messianique, qui tranche avec l’image d’un homme politique habitué à défendre les institutions — jusqu’à récemment.
« Le peuple s’est levé », écrit-il, avant d’annoncer trois jours de blocage national.
Mais sur le terrain, aucune organisation sérieuse n’a confirmé sa capacité à encadrer une telle mobilisation.
Pour beaucoup, cette annonce sonne comme une fuite en avant d’un homme en quête de visibilité politique.
Un analyste joint par 237online.com résume :
« Tchiroma se présente en sauveur, mais il joue avec le feu. Appeler à l’arrêt du pays dans un climat déjà fragile relève d’une irresponsabilité politique ».
🔹 Le risque d’un chaos instrumentalisé
Des sources confirment un renforcement du dispositif de maintien de l’ordre, notamment dans les quartiers réputés proches de l’opposition.
Le préfet du Wouri a d’ailleurs réagi dans un communiqué ferme, dénonçant « des appels à la psychose et à l’apologie du chaos ».
Pendant ce temps, de nombreux Camerounais interrogés se disent épuisés par les tensions politiques et économiques.
« On veut juste vivre, nourrir nos familles et travailler », confie un commerçant de Bonamoussadi.
« Qu’ils règlent leurs affaires politiques entre eux, mais qu’ils ne prennent pas la population en otage. »
Cette exaspération populaire montre que l’appel de Tchiroma n’a pas l’écho qu’il espérait, surtout après des années à jouer tantôt le rôle de ministre loyal, tantôt celui d’opposant opportuniste.
🔹 Une stratégie risquée pour le FSNC
Le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), longtemps allié du pouvoir, semble aujourd’hui tiraillé entre fidélité et frustration.
Mais en s’érigeant en leader d’un mouvement de contestation sans base solide, Issa Tchiroma risque de fragiliser davantage son parti et d’isoler ses cadres modérés.
🟡 Un appel sans lendemain ?
Alors que le pays tente de tourner la page électorale, la sortie d’Issa Tchiroma apparaît pour beaucoup comme un contre-temps malheureux.
Les Camerounais, lassés des discours incendiaires, aspirent à la paix et à la relance économique.
Reste à savoir si le FSNC mesurera les conséquences d’un appel qui pourrait plus diviser que rassembler.
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