Cameroun – Mgr Adalbert Ndzana : dernier hommage à Mbalmayo

C’est une page de l’Église camerounaise qui se tourne. Le 8 octobre 2025, la cathédrale Notre-Dame-du-Rosaire de Mbalmayo a accueilli la messe d’inhumation de Mgr Adalbert Ndzana, évêque émérite décédé le 7 septembre. Devant le Nonce apostolique, plusieurs évêques et membres du gouvernement, le clergé et des fidèles venus de tout le pays ont salué une dernière fois ce serviteur du Christ. « Il a bâti des hommes avant de bâtir des pierres », a confié ému un ancien séminariste. Comment oublier un pasteur qui aura formé des générations de prêtres et marqué l’histoire spirituelle du Cameroun ?

Mbalmayo en prière pour son évêque

Dès midi, les cloches de la cathédrale ont résonné. La dépouille de Mgr Ndzana, portée par des prêtres, a fait son entrée sous un silence recueilli. Autour du cercueil, un océan de soutanes violettes.
La messe, présidée par le Nonce apostolique José Avelino Bettencourt, fut un moment de profonde émotion.
Dans son homélie, Mgr Joseph Marie Ndi Okala, évêque d’Edéa, a rappelé que le défunt fut « un pasteur proche de ses fidèles, bâtisseur de vocations et pilier de la formation ecclésiastique ».

Des fidèles venus de Yaoundé, Ebolowa, Ayos, et Nkongsamba ont témoigné de son humilité et de sa foi inébranlable. Beaucoup avaient apporté des Bibles et des chapelets en hommage à celui qui prêchait sans relâche la dévotion mariale.

Un homme de foi, de science et de service

Né le 17 juillet 1939 à Zootoubassi, dans la région du Centre, Adalbert Ndzana était le cinquième d’une fratrie de huit enfants. Ordonné prêtre en 1969, il fut tour à tour vicaire, recteur du grand séminaire de Nkolbisson et coadjuteur de Mbalmayo, avant d’être nommé évêque titulaire par Jean-Paul II en 1987.
Ses études philosophiques et théologiques à Rome lui ont ouvert les portes d’un apostolat éclairé, alliant rigueur intellectuelle et proximité humaine.

« C’était un homme simple, souriant et profondément attaché au peuple », a témoigné le ministre Grégoire Owona.
Même son confrère Mgr Andrew Nkea, président de la CENC, a salué un « guide spirituel dont le courage pastoral a inspiré toute une génération ».

Un héritage spirituel vivant

Au-delà des hommages officiels, Mbalmayo pleure un homme qui a su conjuguer foi et action. Les fidèles rappellent ses visites dans les paroisses reculées, sa tendresse pour les enfants, son attention aux plus pauvres.
L’évêque repose désormais dans la cathédrale qu’il a contribué à agrandir.
Un symbole fort pour celui qui, jusqu’à sa dernière homélie, exhortait ses prêtres à “marcher avec le peuple”.

👉 Le Cameroun se souviendra-t-il durablement du message de ce serviteur de Dieu, à la fois érudit et profondément humain ?