Cameroun : Paul Biya grand favori ► résultats 2025

Ce dimanche 12 octobre 2025, les premiers dépouillements de la présidentielle confirment une tendance attendue : Paul Biya, 92 ans, conserve une avance écrasante sur ses onze adversaires. Selon les correspondances locales recueillies par RFI et 237online.com, le président sortant arrive en tête dans la quasi-totalité des bureaux dépouillés à Yaoundé, Douala et Maroua.
« Ce n’est pas une surprise, l’homme a toujours su verrouiller son terrain », souffle un observateur politique rencontré à Bastos.
La question qui brûle désormais les lèvres : Paul Biya va-t-il signer la plus large victoire de sa carrière ?

🗳️ Un scrutin maîtrisé et une opposition divisée

La journée électorale s’est déroulée sans incidents majeurs, d’après le ministre de l’Administration territoriale. Les bureaux ont fermé à 18 heures, et le dépouillement a aussitôt commencé.
Les premières tendances publiées par les commissions locales placent Paul Biya largement en tête, loin devant Issa Tchiroma Bakary, son ancien ministre passé dans l’opposition.

À Garoua, fief de Tchiroma, des échauffourées ont brièvement éclaté avant d’être maîtrisées. Depuis, la ville reste sous surveillance policière. À Yaoundé, dans le quartier de la Briqueterie, quelques jeunes ont scandé : « Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive ! », avant de se disperser sans heurts.

Le Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats officiels, dispose jusqu’au 26 octobre pour annoncer le verdict final.

📈 Pourquoi Paul Biya reste imbattable

Plus de huit millions d’électeurs ont pris part au scrutin. Et pour beaucoup, Biya demeure une figure de stabilité dans un contexte géopolitique tendu.
« On peut tout lui reprocher, sauf de laisser le pays sombrer », estime Dr Gilbert, enseignant à l’université de Yaoundé II, qui dit avoir « surveillé son vote » jusqu’au dépouillement.

Le politologue Stéphane Akoa rappelle que « le président bénéficie d’un appareil d’État solide et d’un électorat fidèle ». En 2024, 40 % des Camerounais vivaient sous le seuil de pauvreté, mais dans les zones rurales, Biya reste perçu comme le garant de la stabilité.

Sa campagne, brève mais bien orchestrée, a culminé à Maroua où il a tenu son unique grand meeting, rassemblant des milliers de partisans. En face, l’opposition a peiné à s’unir : douze candidats, mais aucune figure fédératrice.

🔍 Vers un nouveau mandat historique

Avec plus de quatre décennies de pouvoir, Paul Biya s’apprête, selon les premières estimations, à prolonger un règne qui marque l’histoire contemporaine du Cameroun.
Malgré les appels à « protéger le vote » lancés par plusieurs ONG et observateurs internationaux, la tendance reste claire : le “sphinx d’Etoudi” garde la main.

À Yaoundé, une électrice lâche dans un sourire : « On peut parler, mais à la fin, c’est toujours lui qui gagne. »
Rendez-vous dans quelques jours pour la confirmation officielle par le Conseil constitutionnel.

Sans surprise, Paul Biya semble une fois encore promis à la victoire.
Mais derrière cette stabilité apparente, beaucoup se demandent : qui prendra un jour la relève ?