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Cameroun – Réélection de Paul Biya ► l’Europe prend acte

C’est une prise de position qui ne passe pas inaperçue. Dans un communiqué daté du 29 octobre 2025, la France, au nom de l’Union européenne, a déclaré avoir “pris note” de la proclamation des résultats de la présidentielle camerounaise par le Conseil constitutionnel.
Une formule diplomatique qui, pour beaucoup d’observateurs, équivaut à une reconnaissance implicite de la réélection de Paul Biya. Paris exprime néanmoins sa “préoccupation” face aux violences post-électorales et appelle à la retenue. Le vieux partenaire européen du Cameroun a-t-il choisi la stabilité plutôt que la contestation ?

Paris “prend note” de la victoire de Paul Biya

Dans sa déclaration officielle, le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères indique que la France “suit avec la plus grande attention l’évolution de la situation au Cameroun”.
Le communiqué ajoute :

« La France a pris note de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel le 27 octobre 2025. »

Cette phrase, sobre mais lourde de sens, est interprétée par certains diplomates comme une acceptation tacite de la victoire du président sortant.
Toutefois, Paris dit rester “particulièrement préoccupée par la répression violente des manifestations”, évoquant plusieurs civils tués et des centaines de blessés à Douala, Yaoundé et Bafoussam.

L’Europe privilégie la stabilité et le dialogue

Tout en condamnant les violences, la déclaration insiste sur la nécessité d’un dialogue constructif entre les acteurs politiques.

« Il nous paraît essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement respectés », souligne le texte.

Selon plusieurs analystes interrogés par 237online.com, cette posture prudente s’inscrit dans la logique européenne : ne pas rompre avec un allié stratégique en Afrique centrale tout en affichant une vigilance sur la situation des droits humains.
La France précise que son ambassade à Yaoundé et son consulat à Douala “suivent de très près la sécurité des ressortissants français” sur le territoire camerounais.

Un message à double lecture

Pour de nombreux observateurs, cette déclaration en apparence neutre traduit une reconnaissance implicite de la légitimité du scrutin.
« Quand une puissance comme la France parle de “prise de note”, cela signifie qu’elle reconnaît de facto le pouvoir en place », explique un politologue de l’Université de Dschang.

Dans les rangs de l’opposition, certains dénoncent au contraire “une complicité diplomatique” et accusent Paris de “fermer les yeux” sur les violences post-électorales.
Ce débat relance la question du rôle de la France et de l’Union européenne dans les transitions politiques africaines : entre principe de souveraineté et realpolitik, la frontière est souvent ténue.

En choisissant de “prendre note” plutôt que de “contester”, Paris semble entériner, sans l’assumer ouvertement, la réélection de Paul Biya.
Une attitude qui conforte le pouvoir camerounais mais interroge sur la sincérité du soutien européen aux valeurs démocratiques.
L’Europe a-t-elle vraiment validé la victoire de Yaoundé ou joue-t-elle simplement la carte de la prudence ?

Crédito: Link de origem

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