Plus de 25 000 électeurs spéciaux ont été mobilisés ce dimanche 30 novembre 2025 pour les élections régionales, un scrutin décisif organisé seulement quelques semaines après la présidentielle. Depuis Yaoundé, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a dressé un bilan « largement positif », affirmant que « le peuple camerounais a encore montré sa maturité ». Dans plusieurs régions, des chefs traditionnels saluent un vote calme malgré quelques appréhensions matinales. Mais cette image d’organisation parfaite reflète-t-elle réellement le terrain ? Et que signifie ce scrutin pour la décentralisation en marche ?
Un scrutin sous haute surveillance nationale
Le vote des 9 676 conseillers municipaux et 15 580 chefs traditionnels s’est déroulé dans 207 bureaux de vote répartis dans les dix régions du Cameroun. Convoqué par le décret présidentiel n°2025/412 du 1er septembre 2025, le scrutin avait pour objectif l’élection de 900 conseillers régionaux, soit 90 par région.
Selon le Minat, ce rendez-vous électoral constituait « un grand défi relevé avec succès ». Il a félicité Élections Cameroon (Elecam) pour la logistique, estimant que « la démocratie camerounaise prouve une fois de plus sa solidité ». Une formule que plusieurs observateurs locaux reprennent avec prudence, mais sans la contredire.
Élections régionales Cameroun 2025 : réactions et enjeux
Pour Paul Atanga Nji, cette élection représente « une étape critique dans l’approfondissement de la décentralisation », un chantier considéré comme prioritaire dans le pays. À Douala et Maroua, plusieurs chefs traditionnels interrogés assurent que « l’organisation était fluide », bien que certains reconnaissent de petites lenteurs. « Ce n’est pas du jeu, mais on a voté dans le calme », glisse un notable du Littoral.
Le scrutin intervient dans un contexte politique encore chargé après la présidentielle. Beaucoup y voient une manière pour le gouvernement de consolider l’architecture institutionnelle, en particulier dans les régions en quête d’autonomie renforcée.
Une étape-clé avant la proclamation des résultats
Désormais, la balle est dans le camp des institutions compétentes chargées de valider et de proclamer les résultats. Comme souvent, le RDPC est pressenti pour dominer largement le scrutin, mais certains acteurs locaux espèrent quelques surprises dans les régions où la compétition a été plus serrée.
Quoi qu’il en soit, cette journée marque un tournant dans la mise en œuvre de la décentralisation : un processus lent, parfois contesté, mais structurant pour l’avenir administratif du Cameroun.
En saluant un scrutin « parfaitement maîtrisé », Paul Atanga Nji veut projeter l’image d’un Cameroun stable et organisé. Reste à savoir si les résultats confirmeront cet optimisme affiché et si les nouvelles équipes régionales seront à la hauteur des attentes citoyennes.
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