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Entre Nous : Embalo cède le pouvoir…

Quelques heures après, des militaires apparaissent à la télévision nationale pour confirmer avoir pris le pouvoir et instauré  un Haut commandement militaire pour la restauration de l’ordre (HCM). Ils affichent « leur volonté de garantir la sécurité au niveau national et rétablir l’ordre » interpelés en cela par « la découverte par les renseignements généraux d’un plan visant à déstabiliser le pays avec l’implication des barons nationaux de la drogue ». 

Le lendemain, c’est-à-dire le 27 novembre, leur chef de file, le Général Horta N’Tam, prête serment au siège de l’Etat-major des Armées en qualité Président de la Transition. Pour un an !!! « La Guinée-Bissau traverse une période très difficile de son histoire. Les mesures qui s’imposent sont urgentes et importantes et requièrent la participation de tout le monde », souligne –t-il au terme du cérémonial. 

Au même moment, les Chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest tenaient- en mode virtuel- une réunion extraordinaire sur la situation en Guinée-Bissau sanctionnée par la vieille rengaine. A savoir : la déclaration condamnant «fermement la tentative de prise de pouvoir par la force » et appelant à « un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel ». La Cédéao annonce en outre la mise en place d’un « Comité restreint » devant effectuer le déplacement  à Bissau. Et, dans la soirée, le Président sortant, Umaro Sisoco Embalo, jusque-là retenu à l’Etat-major des armées, arrive « sain et sauf » au Sénégal. 

Ce qui s’est passé en Guinée-Bissau n’est pas un coup d’Etat, mais une confiscation de la volonté populaire. Le Président Embalo a cyniquement opté de céder le pouvoir à ses frères d’armes pour qu’il ne tombe entre les mains de l’opposition. C’est un vol de la victoire de Fernando Dias dont le Général N’Tam et ses compagnons d’armes ne sont pas les commettants. Un jeu de rôle conçu et exécuté par des acteurs bien choisis. L’opposition bissau-guinéenne ne peut compter sur la Cédéao qui n’a presque plus de plumes après sa lamentable gestion des putschs au Mali, au Burkina-Faso, en Guinée et au Niger.

L’épreuve de la rue est un pari risqué. Et les militaires du HCM redoutent un tel scenario. Ce qui pourrait expliquer l’arrestation de l’opposant et leader de l’emblématique Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira.

Ainsi, Embalo aura réussi à faire ce que Macky Sall n’a pu réaliser au pays de la Teranga. Où, en pleine crise politique, le Président Sall a fait un appel du pied aux militaires. En effet, dans une interview accordée à Associated Press, en février 2024, il a lancé cet avertissement aux acteurs politiques : « faites attention, faites attention, parce que nous ne sommes pas seuls sur la scène. Et si les politiques ne sont pas capables de s’entendre sur l’essentiel, d’autres forces organisées (à savoir les militaires ou gendarmes) le feront à leur place. Et là, ils perdront tous ». 

Heureusement, les généraux, les colonels ou les capitaines de l’Armée sénégalaise demeurent fidèles à leurs serments de ne jamais trahir la République ni ses institutions.

Par Chiaka Doumbia

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