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Fermeture des écoles : une décision de crise, une reprise sous conditions

L’annonce est tombée au plus fort des ruptures. Deux semaines sans école ni université, le temps de tenter de rétablir des flux minimaux d’essence et de gasoil, alors que les transports publics, les taxis et les motos sont à l’arrêt ou rationnés.

Le ministère de l’Éducation a justifié la décision par l’impossibilité matérielle pour le personnel et les élèves de rejoindre les établissements et par les risques d’attroupements en contexte de stations à sec.

La même cause immédiate, liée au blocus des carburants imposé par le JNIM depuis début septembre, et la même intention affichée par les autorités qui prévoient une reprise des cours le 10 novembre si l’approvisionnement s’améliore, après deux semaines de suspension. Parler d’improvisation ne rend pas compte de la chronologie. Les ruptures sont documentées depuis le début du mois d’octobre, les files s’allongeant à Bamako et dans plusieurs villes, alors que l’armée escortait déjà des convois sous pression.

 À mesure que la pénurie gagnait le cœur des services urbains, l’éducation est devenue l’un des premiers secteurs ingouvernables sans carburant et la décision de fermeture a pris la forme d’une gestion de crise réactive plutôt que d’un pilotage pédagogique classique. La comparaison avec l’année 2024, marquée par un report de la rentrée à cause de fortes inondations, rappelle que l’école malienne subit régulièrement des chocs extérieurs auxquels l’administration répond par des ajustements de calendrier plutôt que par des suspensions prolongées.

La question d’une prorogation au-delà du 9 novembre dépend donc de variables entièrement matérielles : volumes réellement entrés, stabilité des axes, capacité des stations à rouvrir, et reprise minimale des transports.

À l’heure où l’accord d’importation avec la Russie est présenté comme une voie de soulagement, l’absence d’un calendrier public de livraison et de distribution laisse subsister une incertitude. Si l’approvisionnement ne s’améliore pas, la fermeture des écoles pourrait être prolongée. En revanche, si les convois reprennent et que la mobilité revient à la normale, les cours pourront reprendre comme prévu, avec un calendrier scolaire ajusté pour rattraper le retard.

Dans un pays qui affronte simultanément l’insécurité et l’enclavement énergétique, le secteur de l’éducation devient mécaniquement le thermomètre des crises.

Cheick B. CISSE

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