Le président sierra-léonais Julius Maada Bio, président en exercice de la Cédéao, a conduit lundi à Bissau une délégation de haut niveau pour rencontrer les autorités de transition issues du coup d’État du 26 novembre. Au cœur des discussions figuraient la restauration de l’ordre constitutionnel, la publication des résultats électoraux et la libération des responsables politiques arrêtés.

Cette mission intervient au lendemain du Sommet virtuel des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao du 27 novembre 2025, tenu après la chute du président Umaro Sissoco Embaló. Le ministre sierra-léonais des Affaires étrangères, Aladji Moussa Timothy Travers, a indiqué que le président Bio a été mandaté pour dialoguer directement avec les dirigeants de la transition.

« Les discussions ont été très fructueuses et les deux parties ont exprimé leurs préoccupations », a déclaré M. Travers, rappelant que la Cédéao a condamné le putsch et exigé la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel, notamment par la finalisation du processus électoral interrompu.

Les responsables militaires ont, pour leur part, affirmé avoir pris le pouvoir afin de « restaurer l’ordre et la sécurité dans le pays ».

Le gouvernement assure que la Cédéao restera engagée

Le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères, João Bernardo Vieira, a salué la qualité des échanges entre le Haut Commandement militaire et la délégation ouest-africaine.

« Il y a eu une réunion très productive. Le Commandement militaire a eu l’occasion d’expliquer les raisons qui ont conduit au coup d’État, et la Cédéao a montré sa disponibilité à continuer à travailler avec la Guinée-Bissau », a-t-il affirmé.

« Il a été clairement établi que la Cédéao n’abandonnera pas la Guinée-Bissau en ce moment très difficile », a-t-il insisté, ajoutant que les discussions se poursuivront pour trouver une solution rapide en vue du retour à l’ordre constitutionnel.

Selon M. Vieira, les autorités militaires ont proposé une transition d’un an, mais ce délai devra être soumis à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement prévue le 14 décembre. « En fonction de cette décision, nous saurons comment procéder », a-t-il précisé.

Vers la publication des résultats de la présidentielle interrompue

Concernant l’élection du 23 novembre, interrompue par le putsch, M. Vieira a indiqué que la délégation de la Cédéao devait rencontrer la Commission nationale électorale (CNE) lundi afin d’obtenir « les données réelles du processus électoral ».

« Les Guinéens pourront enfin savoir qui a remporté les élections », a-t-il assuré, en fonction des conclusions de cette rencontre.

Il a également souligné qu’un engagement a été pris « pour le retour à l’ordre constitutionnel, la publication des résultats et la libération des détenus ».
Les autorités de transition travaillent, selon lui, à créer les « meilleures conditions » pour permettre à la CNE de rendre publics les résultats.

La libération des détenus au centre des préoccupations

Interrogé sur la demande de divulgation immédiate des résultats, le ministre a expliqué que la Cédéao attend l’avis de la CNE avant de se prononcer.

Il a confirmé que la libération des responsables politiques arrêtés constitue une exigence forte de l’organisation régionale.
« Le Haut Commandement militaire s’est engagé à trouver les meilleures solutions pour que cette question soit résolue le plus rapidement possible », a-t-il assuré.

Le ministre Travers a conclu en affirmant que la Cédéao poursuivra ses efforts pour ramener la Guinée-Bissau à l’ordre constitutionnel, et pour garantir le développement, la sécurité et la stabilité du pays.

AC/Sf/APA