Un message explosif attribué à Issa Tchiroma Bakary, publié sur sa page Facebook “Tchiroma 2025”, affole la toile camerounaise depuis ce dimanche. Dans ce texte au ton incendiaire, l’ancien ministre accuse le régime en place d’abus de pouvoir, évoquant des “négociations secrètes” entre le Directeur du Cabinet Civil (DCC) et des figures de l’opposition. “Si la communauté internationale ne voit pas cet abus de pouvoir, il faudra arrêter”, écrit-il, avant d’appeler à “la libération” et à “la fin de la répression”. Mais à y regarder de plus près, plusieurs zones d’ombre entourent cette sortie jugée aussi grave que confuse.
Un message à charge contre le pouvoir
Le post, partagé sur le compte vérifié “Tchiroma 2025”, affirme notamment que :
“Il y a quelques jours, le DCC appelle les coordinateurs de l’union pour le changement pour négocier, ils refusent vos propositions et là vous les arrêtez ? (…) Il y a deux jours, vous contactez le prof Aba pour négocier en mon nom, je refuse et vous l’arrêtez.”
Des propos qui ont immédiatement enflammé les réseaux sociaux, dans un contexte post-électoral sous haute tension, marqué par les arrestations d’opposants et les appels à la prudence des autorités.
Mais selon nos vérifications, aucune source officielle ou indépendante n’a confirmé l’existence de ces négociations, ni d’un quelconque contact entre le DCC et le professeur Aba. Interrogées par 237online.com, plusieurs sources proches du Palais d’Etoudi démentent catégoriquement les allégations de Tchiroma, parlant plutôt d’une “opération de manipulation numérique” visant à fragiliser le climat social.
Réactions et doutes : “une tentative d’allumer le feu”
Si certains internautes saluent le “courage politique” de l’ancien ministre, d’autres dénoncent une dérive populiste. “On ne peut pas jouer avec les émotions d’un peuple déjà en souffrance”, commente un utilisateur sur X.
D’autres y voient une stratégie de communication bien rodée : se présenter comme la voix du peuple, tout en s’affranchissant de la rigueur des faits.
Une source au sein du Ministère de la Communication confie :
“Aucun appel, aucune négociation n’a eu lieu. C’est une pure invention pour créer le chaos.”
Un appel à la rue qui inquiète les autorités
Dans la dernière partie du message, Issa Tchiroma appelle les Camerounais à “se libérer” et évoque “le début d’une nouvelle étape”. Une phrase interprétée par certains comme un appel implicite à la mobilisation populaire.
Les autorités, de leur côté, redoutent une manipulation politique visant à provoquer des attroupements dans plusieurs villes.
Sous la publication, un internaute ironise :
“Nous serons tous dehors comme convenu, Monsieur le Président, mais le peuple souhaite vous voir devant la foule !”
Une manière de rappeler que les appels à la “révolution silencieuse” se multiplient… souvent derrière des claviers.
Une bataille numérique en pleine crise politique
Ce nouvel épisode illustre la guerre de l’information qui secoue le Cameroun depuis les élections du 13 octobre.
Entre désinformation, rumeurs et messages de colère, les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille où chaque camp tente d’imposer sa vérité.
Le problème, selon plusieurs observateurs, c’est que “le vrai perdant reste la crédibilité publique”.
En résumé
- Le post “Tchiroma 2025” accuse le DCC d’avoir tenté des négociations secrètes.
- Les autorités démentent formellement ces allégations.
- Aucune preuve n’a été apportée à ce jour.
- L’appel à la mobilisation inquiète, dans un climat post-électoral déjà tendu.
Dans un pays où chaque mot peut déclencher une tempête, le dernier message d’Issa Tchiroma illustre le danger des prises de parole non vérifiées en période de crise.
Entre manipulation politique et volonté de révolte citoyenne, la frontière devient floue.
La vraie question, désormais : qui contrôle réellement le récit de cette “libération” annoncée ?
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