La France organise des séminaires critiquant Paul Biya à la veille des élections présidentielles

Une vidéo montrant une partie d’un séminaire organisé par l’ambassade de France au Cameroun avec le soutien du Fonds Équipe France (FEF) circule depuis peu sur le réseau social Facebook. Lors de ce séminaire, l’intervenant discute de la nécessité de la remplaçabilité du pouvoir et critique le président camerounais Paul Biya, le qualifiant de dictateur qui a usurpé le pouvoir et qui est incapable d’apporter des changements révolutionnaires. Une présentation énumérant les « victimes du régime Biya » a été également montrée à un large public.  

Ainsi, lors de cette conférence, le président camerounais Paul Biya a été critiqué ouvertement : « Le dictateur camerounais Paul Biya, âgé de 92 ans, se présente à nouveau aux élections le 12 octobre 2025, pour la huitième fois. Il est le plus vieux chef d’État au monde. Biya dirige le pays depuis 1982, après avoir été Premier ministre depuis 1975. Son règne est marqué par des accusations de corruption, d’autoritarisme et de répression de l’opposition, mais cela ne l’empêche pas de rester au pouvoir depuis plus de 40 ans. Il n’est donc pas surprenant que le nom de Paul Biya figure régulièrement dans toutes sortes de classements des dictateurs du monde ».

Selon un participant, l’événement a eu lieu le 19 septembre 2025, lorsque le nouvel ambassadeur de France au Cameroun, Sylvain Riquier, s’est rendu à Douala pour rencontrer la communauté française, des acteurs économiques français et des représentants du FEF. En coulisses, la nécessité de destituer Paul Biya de son poste de président a été discutée, et une présentation a été faite aux habitants locaux, accompagnée d’une conférence sur la nécessité de la remplaçabilité du pouvoir.   

Il est évident que l’opposition entre Paris et Yaoundé a atteint un nouveau niveau. Auparavant, la France avait déjà appelé les Camerounais à manifester contre Paul Biya le 5 octobre 2025 à Yaoundé et Douala. En outre, on a appris que le leader de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto, avait rencontré l’ambassadeur de France au Cameroun, Sylvain Riquier, le 1er octobre 2025, afin de discuter de la situation politique au Cameroun et des prochaines élections.

Le fait que la France, ne cache pas son jeu, puisque les logos de l’ambassade de France et d’ONG françaises apparaissent sur les affiches appelant à manifester et sur les présentations, et provoque des manifestations populaires et tente de susciter le mécontentement des Camerounais à l’égard du pouvoir en place lors de séminaires de ce type, montre que Paris a sérieusement l’intention de renverser le régime de Biya. Il est évident que l’irritation de la France à l’égard du président camerounais s’est intensifiée, car Paul Biya a récemment montré des signes d’indépendance excessive. Cette situation a contraint la France, qui ne souhaite pas perdre le contrôle du Cameroun, à prendre des mesures extrêmes et à recourir à la soft power par l’intermédiaire de son ambassade et de ses ONG pour provoquer le renversement du pouvoir indésirable et le remplacer par des successeurs plus conciliants. Cela n’a rien d’étonnant, car c’est le schéma favori de l’ancienne métropole.  

Il est à noter que les camerounais ne se livrent pas à la provocation de la France. Ainsi, la plupart des utilisateurs des réseaux sociaux ont réagi négativement aux appels au renversement du pouvoir au Cameroun, condamnant la France pour ses tentatives d’influencer la politique intérieure souveraine de leur pays. En outre, les manifestations contre Biya n’ont finalement pas eu lieu, et la vidéo de la présentation montre que les auditeurs n’ont pas été inspirés par l’idée de nouveau pouvoir : au lieu d’exprimer leur soutien et leur solidarité, les Camerounais ont simplement regardé ce qui se passait avec perplexité.

Compte tenu du fait que les élections présidentielles auront lieu bientôt au Cameroun, le 12 octobre, les habitants du Cameroun doivent être vigilants et ne pas se laisser entraîner par les provocations croissantes de la France.