Top Header Ad

Ludovic Daga prisonnier politique ► révélation choc

Cinq ans sans salaire, une arrestation en plein deuil, puis la prison. Le 18 décembre 2025, depuis sa cellule de Kondengui, Ludovic Daga, secrétaire communal du MRC à Babadjou et cadre de l’administration agricole, brise le silence. Son mémorandum décrit une mécanique implacable : étouffement administratif, exil intérieur, enlèvement et détention sans accusation formelle. « On m’a tout pris, sauf mon honneur », écrit-il. À l’heure où le Cameroun promet l’État de droit, que révèle ce témoignage sur le traitement des opinions dissidentes ?

Persécution administrative : cinq ans sans salaire pour briser un homme

Tout commence en décembre 2020. Alors Chef de la Section des Enquêtes et Statistiques Agricoles dans les Bamboutos, Ludovic Daga voit son salaire totalement suspendu, sans préavis ni motif disciplinaire. Cinq années de revenus confisqués. « On voulait que je vende ma conscience contre mon salaire », confie-t-il.

La suite ressemble à un sabotage méthodique. Nommé Directeur du CEAC de Babadjou, il est évincé au bout d’un mois, remplacé par « un pion du système ». En 2024, l’administration l’affecte à Pette (Diamaré, Extrême-Nord), sans rétablir son salaire. Les crédits de fonctionnement sont gelés, alors que ses collègues y ont accès. Pour lui, ce n’est pas une affectation de service, mais une déportation administrative. Malgré tout, il tient bon. « NON catégorique », écrit-il.

Complot de Babadjou : fabriquer un coupable qui n’existait pas

Fin octobre 2025, à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle, la pression monte. Le Sous-préfet de Babadjou et le Commandant de Brigade le convoquent. Daga garantit la paix : « Je n’appellerai ni à la manifestation, ni à la non-manifestation. »

Parti à Dschang, il dit subir un harcèlement de messages WhatsApp, attribués au député suppléant Alain Roosevelt Tidjio, exigeant des aveux sur des troubles imaginaires. Babadjou reste calme, aucune vitre brisée. Mais il fallait un responsable. À défaut de faits, un nom.

Enlèvement et détention arbitraire : la ligne rouge franchie

Le 1er novembre 2025, l’arrestation survient dans un contexte de deuil familial. Des agents venus de Yaoundé pénètrent la concession parentale ; sa mère, affaiblie par la perte récente de son époux, est terrorisée. Traqué jusqu’à sa ferme, Daga est cagoulé et menotté.

Le parcours des geôles s’enchaîne : Mbouda, Bafoussam, puis Yaoundé, toujours sous cagoule. 17 jours au SED, sans droits effectifs de la défense. Le 20 novembre, il est « jeté » à Kondengui, sans accusation formelle, sans jugement. « Prisonnier politique », conclut-il.

Le mémorandum de Ludovic Daga pose une question simple et lourde : peut-on punir un fonctionnaire pour ses idées ? Suspension illégale de salaire, exil intérieur, enlèvement, détention arbitraire… Qui rendra compte ? La justice parlera-t-elle enfin ?

Crédito: Link de origem

Leave A Reply

Your email address will not be published.