L’événement, placé sous la présidence du ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, a réuni chercheurs, experts, représentants institutionnels et partenaires techniques pour analyser les transformations profondes des dynamiques migratoires.
Ouvrant les travaux au nom du ministre, la Secrétaire générale Mme Tangara Néma Guindo a salué l’initiative du CIGEM qui, selon elle, confirme son rôle central dans la production de connaissances, la diffusion de données stratégiques et le renforcement des capacités d’analyse des acteurs nationaux. Elle a souligné que la migration est désormais un miroir des mutations sociales, économiques, sécuritaires et environnementales qui touchent le Mali et l’ensemble de la région sahélienne.
Pour la secrétaire générale du département des Maliens Etablis à l’extérieur, plusieurs facteurs influencent aujourd’hui les mouvements migratoires. Parmi-ceux- ci, elle a cité les crises sécuritaires qui modifient les routes et provoquent des déplacements internes massifs, les effets du changement climatique qui accentuent la pression sur les ressources naturelles, les défis socio-économiques marqués par une croissance démographique rapide, le chômage des jeunes et les inégalités, ainsi que l’évolution du cadre juridique international, désormais plus normatif et plus exigeant en matière de données. À cela s’ajoutent les nouvelles formes de mobilité liées aux technologies et à la professionnalisation des migrations.
Face à ces mutations, le gouvernement malien affirme avoir fait de la gouvernance migratoire une priorité stratégique. Cette démarche, selon elle, repose notamment sur la protection des migrants, le renforcement de la coordination institutionnelle à travers le CIGEM, l’alignement sur les cadres régionaux et internationaux, et la valorisation de la recherche scientifique comme fondement de la décision publique.
Prenant la parole à son tour, le directeur général du CIGEM, Dr Aboubacrine Aguissa, a rappelé que la migration connaît aujourd’hui des transformations rapides : multiplication des déplacements internes, diversification des profils des migrants, complexification des trajectoires, et interconnexion croissante des facteurs de départ. Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité d’analyses rigoureuses, multidisciplinaires et ancrées dans la réalité malienne. Dr Aguissa a également rappelé les missions essentielles du CIGEM : la collecte de données fiables, l’analyse des impacts sociaux, économiques et environnementaux, la valorisation des recherches, ainsi que l’appui technique aux institutions et collectivités. Pour lui, derrière chaque chiffre se trouve une histoire humaine, d’espoir ou de vulnérabilité, ce qui impose une approche sensible et centrée sur les personnes.
Le webinaire, qui s’est articulé autour de trois grands axes thématiques, a permis d’examiner les dynamiques migratoires contemporaines, les dispositifs de gouvernance et les liens entre migration, développement et coopération. Les participants ont été invités à proposer des analyses innovantes, à comparer les expériences et à formuler des recommandations fondées sur des données fiables. Les organisateurs espèrent que les conclusions de cette rencontre enrichiront les orientations stratégiques du Mali en matière de migration et renforceront la pertinence des politiques publiques. La migration, ont-ils rappelé, est un phénomène vivant et multiforme, nécessitant adaptation, vigilance intellectuelle et compréhension fine des réalités humaines.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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