Alimentation du bétail, vols, pénurie des kits d’insémination d’ici mars 2026 si rien n’est fait… les pasteurs maliens se disent inquiets. Au Mali, 10 % de la production de graines de coton est mise à la disposition des éleveurs et cotonculteurs pour être transformée en aliments pour bétail. « Un appui important qui a contribué à stabiliser les prix du tourteau de coton », a salué Mahamadou Diallo, président de l’Interprofession de la filière bétail-viande. Cependant, avec l’accroissement du cheptel, les éleveurs plaident pour le relèvement de leur quota à 20 % de la production de graines de coton.
Prenant la parole, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Sanoussi Bouya Sylla, a souligné deux autres défis majeurs auxquels sont confrontés les éleveurs maliens. « Le vol de bétail a été criminalisé dans le nouveau Code pénal ; on croyait donc le phénomène résolu », a-t-il indiqué. Aujourd’hui, explique-t-il aux membres du gouvernement, les voleurs opèrent aux alentours de Bamako : ils arrivent armés, ligotent les gardiens et repartent avec tout le bétail.
Mali, premier pays d’élevage de l’UEMOA
Au Mali, l’élevage est le troisième produit d’exportation après le coton et l’or. Selon l’Institut national de la statistique, il constitue la principale source de subsistance pour plus de 30 % de la population et contribue à hauteur de 12 % au PIB. Le Mali est le premier pays d’élevage dans l’espace UEMOA, avec un cheptel estimé en 2024 à 14 millions de bovins, 52 millions de petits ruminants, 1,4 million de camélidés, 1,2 million d’ânes et 57 millions de volailles.
Au regard de cette importance stratégique, le gouvernement et ses partenaires, notamment la FAO et le CICR, apportent des appuis significatifs aux éleveurs, à travers, entre autres, la criminalisation du vol de bétail et l’allègement du coût de la vaccination dans les zones du nord et du centre. S’agissant du vol de bétail, le ministre de l’Élevage et de la Pêche a annoncé une solution imminente.
Selon le ministre Youba Bah, un Système national d’identification et de traçabilité du bétail, dénommé NINA-B, a été élaboré et adopté. « Il constituera, dans un avenir proche, un instrument majeur de suivi des mouvements des animaux et de traçabilité de leurs produits », a rassuré le chef du département de l’Élevage.
Mamadou TOGOLA
Crédito: Link de origem
