Maurice Kamto réélu MRC ► Convention digitale

Le 2 décembre 2025 restera une date historique pour le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Face à l’interdiction arbitraire des autorités d’organiser sa convention extraordinaire initialement prévue le 29 novembre, le parti de Maurice Kamto a fait preuve de résilience en basculant vers le format numérique. Résultat : le professeur Maurice Kamto a été réélu à l’unanimité à la présidence du parti lors d’un scrutin démocratique virtuel réunissant l’ensemble des délégués. « C’est une victoire de la démocratie sur l’obstruction », se réjouit un militant à Yaoundé. Comment le MRC a-t-il réussi à contourner les obstacles administratifs ?

Dans un communiqué officiel signé par Mamadou Yakouba, 1er Vice-Président du MRC, le parti informe l’opinion nationale et internationale qu’en dépit de l’arrêté d’interdiction arbitraire émis contre la tenue de sa convention extraordinaire, l’événement s’est bel et bien déroulé. La résilience et l’innovation ont permis au MRC de franchir les barrages administratifs. « Les autorités pensaient bloquer notre convention, mais elles ont oublié que nous sommes à l’ère du digital », lance un cadre du parti sous couvert d’anonymat. La convention virtuelle du 2 décembre a-t-elle marqué un tournant dans l’opposition camerounaise ?

Une convention 2.0 pour contourner les interdictions

Initialement programmée en présentiel le 29 novembre 2025, la convention extraordinaire du MRC a dû s’adapter face à l’obstruction délibérée des autorités. Le parti n’a pas précisé la nature exacte de l’arrêté d’interdiction, mais cette pratique est désormais courante au Cameroun : empêcher les rassemblements politiques de l’opposition sous divers prétextes administratifs ou sécuritaires.

Ce n’est pas du jeu ! Plutôt que de capituler, le MRC a choisi l’innovation technologique. La convention s’est ainsi tenue sous format numérique le 2 décembre 2025, réunissant virtuellement l’ensemble des délégués du parti. Une première dans l’histoire politique camerounaise qui pourrait faire école parmi les formations d’opposition confrontées aux mêmes obstacles.

L’ordre du jour principal portait sur des élections cruciales : la présidence du parti national, les cinq vice-présidences, le secrétariat général et le trésorier national du MRC. Un renouvellement complet des instances dirigeantes qui témoigne de la vitalité démocratique interne du mouvement.

Maurice Kamto plébiscité à l’unanimité

À l’issue d’un processus de vote démocratique déroulé en ligne, le professeur Maurice Kamto a été réélu à l’unanimité à la présidence du MRC. Un score sans appel qui traduit la confiance et l’engagement sans faille de ses militants envers leur leader historique.

« Le MRC adresse ses félicitations au professeur Maurice Kamto pour sa réélection, qui traduit la confiance et l’engagement sans faille de ses militants », précise le communiqué officiel signé à Yaoundé le 3 décembre 2025.

Cette réélection conforte la position de Maurice Kamto comme figure centrale de l’opposition camerounaise. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, dont les résultats sont toujours contestés par le MRC, l’avocat et professeur de droit international continue de structurer son parti pour en faire une alternative politique crédible.

Les identités des cinq vice-présidents, du secrétaire général et du trésorier national élus lors de cette convention n’ont pas été communiquées dans le document consulté par 237online.com. Ces nominations seront probablement dévoilées lors d’une conférence de presse ultérieure.

Un parti mobilisé pour la démocratie

Au-delà des aspects électoraux, le communiqué du MRC réaffirme les engagements politiques fondamentaux du parti. « Le parti réaffirme son entière mobilisation et son soutien indéfectible envers son leadership et son projet politique », indique le document.

Le MRC se positionne clairement comme un parti engagé dans plusieurs combats structurants : l’avènement de la démocratie véritable au Cameroun, la promotion de l’État de droit face à l’arbitraire administratif, et la justice sociale dans un pays marqué par les inégalités croissantes.

« Le MRC reste plus que jamais engagé dans la lutte pour l’avènement de la démocratie, de l’État de droit et de la justice sociale au Cameroun. La direction du professeur Kamto continue de guider notre action collective », précise le communiqué.

Cette déclaration intervient dans un contexte politique camerounais tendu, où les espaces de liberté se réduisent progressivement. Les partis d’opposition dénoncent régulièrement des entraves à leurs activités, des interdictions de rassemblements et des arrestations de militants.

Un signal fort envoyé aux autorités

En réussissant à tenir sa convention malgré l’interdiction administrative, le MRC envoie un message politique clair : l’obstruction ne suffira pas à étouffer la vie démocratique. L’utilisation du format numérique ouvre également de nouvelles perspectives pour l’opposition camerounaise, traditionnellement handicapée par les restrictions imposées aux rassemblements physiques.

Cette réélection de Maurice Kamto intervient alors que le Cameroun se prépare pour l’élection présidentielle de 2025, dont la date n’a pas encore été officiellement fixée. Le professeur sera-t-il à nouveau candidat face au président sortant Paul Biya ? La question reste ouverte, mais la reconduction de son mandat à la tête du MRC laisse peu de doutes sur ses ambitions politiques.

Pour les militants du MRC contactés à Douala et à Yaoundé, cette convention digitale représente une victoire symbolique importante. « Ils peuvent interdire nos salles, mais ils ne peuvent pas interdire internet. La démocratie trouvera toujours son chemin », affirme un responsable local du parti.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun démontre ainsi sa capacité d’adaptation et sa détermination à poursuivre son action politique malgré les obstacles. Cette résilience organisationnelle pourrait inspirer d’autres formations de l’opposition dans leur stratégie de contournement des restrictions administratives.