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Michel Ange Angouing ► Coup de gueule sur la manipulation des médias

L’ancien ministre de la Fonction publique, Michel Ange Angouing, est sorti de son silence dans un message fort qui secoue la sphère médiatique camerounaise. Dans une publication largement relayée ce week-end, il dénonce sans détour la « manipulation des journalistes par certains hauts responsables » de la République, qu’il accuse d’entretenir un climat de corruption morale et de déstabilisation médiatique.
« La racaille est davantage du côté de ceux qui profitent de la précarité des journalistes pour les manipuler », affirme-t-il.
Une déclaration choc qui relance le débat sur la liberté de la presse et la responsabilité des élites politiques.

Un ancien ministre au ton sans filtre

Dans son message, Michel Ange Angouing dit « excusez-moi du terme » avant d’utiliser le mot racaille pour désigner certains décideurs publics qui, selon lui, utilisent les médias comme des armes de guerre politique.

« Ils créent des journaux juste pour nuire, détruire ou tuer professionnellement tel frère dont le profil gênerait », dénonce-t-il.

L’ancien ministre déplore un système où les institutions de régulation peinent à agir et où la justice, trop hiérarchisée, reste inopérante.
Son ton direct, sans langue de bois, tranche avec le silence habituel des anciens membres du gouvernement sur les dérives du pouvoir et de la presse.

À travers cette sortie, Angouing semble appeler à une réforme morale de la gouvernance médiatique au Cameroun :

« La vérité affranchit », conclut-il, dans un ton à la fois désabusé et porteur d’espoir.

Qui est Michel Ange Angouing ?

Né à Mbalmayo, Michel Ange Angouing est un haut fonctionnaire camerounais connu pour son parcours exemplaire à la fois académique et administratif.
Titulaire d’un doctorat en économie publique, il a longtemps enseigné avant d’être nommé ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA) entre 2011 et 2018.
Durant son mandat, il s’est illustré par la numérisation partielle du fichier des agents de l’État et par ses prises de position en faveur d’une administration plus rigoureuse.

Après son départ du gouvernement, Angouing s’est fait discret, privilégiant la recherche et la formation. Sa récente sortie publique marque donc un retour remarqué sur la scène nationale, mais cette fois sur le terrain éthique et médiatique.

La presse camerounaise, entre précarité et instrumentalisation

Les propos de Michel Ange Angouing viennent raviver un vieux débat : celui de l’indépendance réelle des médias.
De nombreux journalistes travaillent dans des conditions difficiles — salaires faibles, contrats précaires, pressions politiques. Ce déséquilibre ouvre la voie aux manipulations évoquées par l’ancien ministre.

Un journaliste de Douala confie sous anonymat :

« Quand on te paie 30 000 francs par mois et qu’un politicien t’offre 200 000 pour publier un article, tu fais quoi ? »

Cette réalité alimente une crise de confiance entre la presse, le public et le pouvoir, où la frontière entre information et propagande devient de plus en plus floue.

Un appel à la transparence et à la régulation

Michel Ange Angouing ne se contente pas de dénoncer ; il appelle à un sursaut collectif.
Il estime que la démocratie camerounaise reste un chantier inachevé, « truffé d’obstacles et d’atermoiements », mais garde foi en la possibilité d’un progrès réel si la société choisit la vérité.

Son message, simple mais percutant, sonne comme un avertissement : tant que la presse restera vulnérable économiquement, elle restera instrumentalisable politiquement.
La balle est désormais dans le camp des institutions de régulation et des autorités publiques.

Un débat national relancé

La sortie de Michel Ange Angouing, bien que rare, aura eu le mérite de relancer un débat essentiel sur la place et le rôle des médias dans la République.
Reste à savoir si elle inspirera une réflexion durable ou si, comme souvent, elle sera étouffée par le vacarme politique.

Crédito: Link de origem

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