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Mort Anicet Ekane ► révélations et tensions

Le Cameroun s’est réveillé sous le choc ce lundi 1ᵉʳ décembre : l’opposant Anicet Ekane est mort en détention, après cinq semaines de privation de liberté dans un climat politique déjà électrique. Son avocat, Me Emmanuel Simh, confirme un décès “survenu en situation de privation de liberté”, alors que son parti dénonçait depuis des jours la confiscation de matériel médical essentiel.
Cette disparition frappe une figure historique de la gauche nationaliste camerounaise et soulève de lourdes interrogations.
Comment un leader aussi emblématique a-t-il pu mourir ainsi ? Et que révèle ce drame de l’état du climat politique actuel ?

Un décès en détention qui relance les tensions politiques

Arrêté le 24 octobre à Douala, au lendemain des contestations liées à la présidentielle du 12 octobre, Anicet Ekane était détenu dans les cellules du SED à Yaoundé.
Les autorités lui reprochaient un soutien assumé à Issa Tchiroma Bakary, qui revendiquait la victoire face aux résultats officiels ayant proclamé Paul Biya vainqueur.

Les accusations qui pesaient sur lui étaient lourdes :
– hostilité envers la patrie,
– incitation à la révolte,
– appel à l’insurrection,
– tentative de soulèvement populaire.

Mais ce sont surtout les conditions de détention qui ont indigné ses proches et militants.

« C’est un décès en privation de liberté. Rien d’autre », affirme Me Simh, visiblement affecté.

Anicet Ekane privé de ses appareils médicaux

Depuis le 21 novembre, le Manidem alertait sur une situation jugée “gravement dangereuse” :
les appareils médicaux indispensables à la santé du leader, notamment un extracteur d’oxygène, étaient bloqués dans son véhicule, saisi et placé sous séquestre.

Le parti soutenait que cette confiscation constituait une menace directe pour sa survie.
Malgré les appels, rien n’aurait été restitué.

« Ses soins étaient impossibles sans cet équipement. On a crié, on a écrit, on n’a pas été entendus », confie un cadre du Manidem qui préfère garder l’anonymat.

L’annonce de sa mort, aux premières heures du 1ᵉʳ décembre, a donc ravivé toutes les inquiétudes et relancé le débat sur la responsabilité de l’État dans la gestion des personnes détenues.

Un parcours politique forgé dans la résistance

Figure majeure des années de braise dans les années 1990, Anicet Ekane s’était imposé comme l’une des consciences critiques du Cameroun moderne.
Leader du Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), il incarnait une gauche nationaliste assumée, héritière des luttes de libération.

On retient de lui :
– une constance idéologique rare,
– un radicalisme assumé,
– une fidélité aux figures historiques de la résistance camerounaise,
– une capacité à se positionner hors des alliances traditionnelles.

Ces derniers mois, il avait soutenu tour à tour Maurice Kamto, puis Issa Tchiroma Bakary, convaincu que l’opposition devait miser sur “le camp du changement”, quel que soit le bloc.

Son retour sur le devant de la scène avait surpris, mais il révélait une personnalité déterminée à peser sur les débats nationaux jusqu’au bout — “un homme entier, sans demi-mesure”, selon un de ses anciens compagnons politiques.

La mort d’Anicet Ekane laisse un vide idéologique et un sillage de questions encore sans réponse.
Entre la douleur de sa famille, l’indignation de ses militants et le silence prudent des autorités, le Cameroun vit un moment charnière.

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