Le Cameroun s’est réveillé ce lundi 1er décembre 2025 avec une nouvelle qui secoue tout le paysage politique : Anicet Ekane est mort en détention, après plus d’un mois sans accès à ses équipements médicaux essentiels. Selon son avocat, Me Hippolyte Meli, le leader du MANIDEM “est parti paisiblement, sans passer par l’agonie”.
Arrêté après avoir soutenu la revendication de victoire d’Issa Tchiroma lors de la présidentielle, il faisait face à plusieurs accusations lourdes.
Que s’est-il réellement passé dans les dernières heures du leader nationaliste ? Et quelles conséquences pour la scène politique camerounaise ?
Un décès en détention qui soulève des interrogations
Arrêté le 24 octobre, au plus fort des tensions post-électorales, Anicet Ekane faisait partie des figures accusées d’hostilité contre la patrie, incitation à la révolte et appel à l’insurrection.
Selon ses proches, son état de santé nécessitait des soins constants, mais il aurait passé plus d’un mois sans accès à ses équipements médicaux.
« 7 h. Heure fatidique constatée par les médecins légistes… le Président Ekane Anicet Georges est parti paisiblement », a écrit Me Hippolyte Meli dans un message poignant.
Cette déclaration, largement partagée sur les réseaux sociaux, alimente aujourd’hui un débat brûlant sur les conditions de détention et la responsabilité des autorités.
Cameroun : le témoignage puissant de Me Hippolyte Meli
L’avocat n’a pas seulement annoncé la mort : il a livré un message chargé d’histoire, presque testamentaire.
Il évoque Ekane aux côtés des grandes figures nationalistes comme Um Nyobè, Ossendé Afana, Wandié, et Moumié.
Il écrit notamment :
« Dites à Roland Moumié, à Um Nyobé, à Ernest Wandie… que le bien immatériel de la nation n’est toujours pas acquis. Nous n’abandonnerons pas cette lutte. Elle est noble. »
Ces mots ont immédiatement fait réagir militants, universitaires et analystes, certains parlant d’un “dernier discours politique” adressé au peuple.
À Douala comme à Yaoundé, plusieurs internautes évoquent déjà un héritage symbolique lourd et un climat de doute autour des circonstances exactes du décès.
Un parcours politique marqué par la résistance
Figure singulière de la scène politique, Anicet Ekane était reconnu pour sa constance idéologique.
Leader du MANIDEM, il défendait un panafricanisme radical et une vision souverainiste de l’État camerounais.
Au fil des années, il s’est illustré :
– par sa défense d’un nationalisme social inspiré des héros historiques ;
– par ses prises de position sans compromis ;
– par un engagement constant, malgré les pressions politiques.
Son soutien affiché à Issa Tchiroma Bakary lors de la présidentielle 2025 avait ravivé les débats sur l’unité des forces d’opposition.
Sa mort intervient donc dans un contexte particulièrement sensible, où chaque geste institutionnel est scruté de près.
La disparition d’Anicet Ekane laisse derrière elle un parfum de malaise et une série de questions encore ouvertes.
Entre l’émotion de ses partisans et le silence prudent des institutions, le Cameroun entre dans une nouvelle séquence politique.
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