Niangoloko accueille la 1ʳᵉ « Go and See Visits » du projet AGIP – BurkinaInfo – Toute l’information du Burkina Faso en temps réel

Du 28 au 31 décembre 2025, la commune de Niangoloko a servi de cadre à un dialogue intercommunautaire, où des ressortissants ivoiriens de Ouarga et de Zanaplédougou ont été accueillis dans le cadre des « Go and See Visits ». À travers cette initiative, les populations frontalières s’engagent dans une gestion concertée de leurs ressources pour en faire un levier de paix durable. Elles bénéficient, dans cette dynamique, de l’accompagnement du projet « Appui à la Gouvernance Inclusive des Ressources Naturelles pour la Prévention des Conflits à la frontière Burkina Faso–Côte d’Ivoire (AGIP) », mis en œuvre par l’ONG Interpeace et son partenaire Indigo.

Face aux effets combinés du changement climatique, de la raréfaction des ressources naturelles et de l’insécurité, les zones frontalières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire font face à des risques accrus de tensions. Dans cet espace stratégique reliant la région de Tannounya (ex-Cascades) à celle du Tchologo (Côte d’Ivoire), l’accès à l’eau et aux terres agricoles est un enjeu vital.

D’une durée de 30 mois, le projet vise à promouvoir la stabilisation et la prévention des conflits à travers le renforcement de la résilience des communautés, de la cohésion sociale et de la coopération transfrontalière.

Le dialogue par l’immersion : l’outil « Go and See Visits »

Le projet intervient dans les communes de Niangoloko et Niankorodougou au Burkina Faso, ainsi que dans les sous-préfectures de Toumounkoro et Kawara en Côte d’Ivoire. Il soutient la réalisation d’infrastructures économiques et sociales adaptées au changement climatique (périmètres maraîchers, ouvrages hydrauliques, accès à l’eau potable), tout en accompagnant la mise en place et le renforcement des Comités de Gestion (COGES).

Les « Go and See Visits » constituent le fer de lance de cette stratégie. La rencontre de Niangoloko a réuni les membres des Comités de gestion (COGES) des deux pays.

« Cette initiative vise à renforcer la résilience des communautés en plaçant la gouvernance inclusive au cœur de la prévention des conflits. Les Go and See Visits sont un levier essentiel de co-construction de solutions locales », a expliqué Dieudonné P. Ouédraogo, Chargé de programme à l’ONG Interpeace.

Au-delà des aspects techniques du projet, les Go and See Visits comme celle tenue à Niangoloko permettent le renforcement du dialogue entre les acteurs locaux ; une meilleure compréhension des enjeux de gestion des infrastructures ; et le renforcement des capacités des COGES en matière de participation citoyenne.

Un investissement matériel et social

Grâce à l’appui technique de la Fondation PATRIP, le projet articule investissements matériels et mécanismes sociaux. AGIP soutient en effet la réalisation d’ouvrages hydrauliques et de périmètres maraîchers adaptés au climat, tout en structurant les communautés pour leur gestion.

Pour les autorités locales, l’adhésion est totale. Ouésséni Ouédraogo, Président de la Délégation Spéciale de Niangoloko, s’en réjouit : « En favorisant la gestion concertée des infrastructures, cette initiative contribue à prévenir les tensions et à consolider une paix durable au niveau local »

Même son de cloche chez les ressortissants ivoiriens accueillis en terre burkinabè. « Les 48 heures que nous avons passées ensemble ont été une ouverture totale, surtout dans le cadre de la cohésion sociale. Cela nous a appris beaucoup de choses, notamment grâce aux échanges de contacts entre les communautés. Je suis très ému. (…) Ce que j’ai aimé le plus, c’est la collaboration et les échanges. Surtout, le fait d’aller à Dangouindougou, de s’asseoir avec les vieux, les parents… cela me va droit au cœur », s’est exprimé Abdoulaye Ziétin Traoré, membre du Collectif citoyen de Ouarga.

Vers un élargissement de la dynamique

Fort du succès de cette première expérience, le projet prévoit d’élargir les Go and See Visits. L’objectif final reste la stabilisation durable de cette zone frontalière par une gouvernance partagée et souveraine des ressources.

Mis en œuvre par Interpeace, le projet AGIP bénéficie du soutien financier du Ministère allemand des Affaires étrangères, de la Banque KfW et de la Coopération suisse.

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